La plus haute instance judiciaire israélienne, saisie il y a plusieurs mois par les familles de neuf Palestiniens, a donné six mois au gouvernement pour faire adopter une loi autorisant ce genre de pratique faute de quoi les dépouilles de ces Palestiniens devront être restituées à leurs proches, a-t-on indiqué de sources judiciaires.
La Cour suprême a jugé que la législation israélienne actuelle ne permet pas aux autorités de refuser de restituer à leurs familles les corps d'auteurs d'attaques.
L'an dernier, le gouvernement israélien avait annoncé qu'il ne restituerait les corps de ces Palestiniens qu'en échange des dépouilles du sergent Oron Shaul et du sous-lieutenant Hadar Goldin que détiendrait le Hamas depuis la guerre de 2014 dans la bande de Gaza et qu'Israël tient pour morts. Le Hamas entretient l'ambiguïté sur leur sort.
En Israël, pays régulièrement en guerre, le sort des soldats qui ne sont pas rentrés du combat peut prendre des allures de cause nationale, ce qui fait d'un soldat israélien, mort ou vivant, une monnaie d'échange précieuse pour les ennemis d'Israël comme le Hamas.
En 2011, Israël avait libéré plus d'un millier de prisonniers palestiniens contre un soldat israélien détenu par le Hamas.
Le Hamas détiendrait par ailleurs deux civils israéliens qui s'étaient infiltrés dans la bande de Gaza et souffriraient de troubles mentaux. Les Israéliens ont l'interdiction d'entrer dans la bande de Gaza.
Le mois dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait affirmé qu'Israël pourrait aussi se servir des corps de Palestiniens récemment tués dans l'explosion d'un tunnel comme monnaie d'échange contre les dépouilles de deux soldats.
Au moins douze Palestiniens sont morts quand Israël a fait exploser le 30 octobre un tunnel passant sous la barrière de sécurité israélienne fermant hermétiquement les frontières avec l'enclave palestinienne de Gaza.
L'armée israélienne a annoncé avoir récupéré les corps de cinq d'entre eux. Le Jihad islamique, force islamiste alliée au Hamas, les a présentés comme membres de ce mouvement.
Peu après la décision de la Cour suprême, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a annoncé dans un communiqué qu'il allait promouvoir "sans délai" un projet de loi "permettant de détenir les corps de terroristes en vue de négociations sur le retour (d'Israéliens) détenus et disparus".
La ministre de la Justice Ayelet Shaked et le ministre de l'Education Naftali Bennett ont annoncé qu'ils allaient eux aussi déposer un projet de loi dans le même sens. Ces deux ministres sont membres du Foyer juif, un parti ultranationaliste fervent partisan de la colonisation des territoires palestiniens occupés par Israël.
Avec AFP