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Un évêque de Sicile ne veut plus voir de mafieux devenir parrains


En février, Mgr Pennisi avait déjà manifesté son courroux en apprenant que le fils de Totò Riina, l'un des chefs de Cosa Nostra les plus sanguinaires que l'Italie ait connus, avait été choisi comme parrain lors d'un baptême catholique.

"J'ai voulu prendre un décret pour que les choses soient claires", explique à l'AFP Mgr Michele Pennisi, archevêque de Monreale, près de Palerme.

"La mafia a depuis toujours emprunté le terme de parrain à l'Eglise pour donner à ses chefs une respectabilité religieuse alors qu'il y une incompatibilité totale entre les deux mondes", a ajouté le prélat, qui compte dans son diocèse la commune de Corleone, fief historique de la mafia.

En février, Mgr Pennisi avait déjà manifesté son courroux en apprenant que le fils de Totò Riina, l'un des chefs de Cosa Nostra les plus sanguinaires que l'Italie ait connus, avait été choisi comme parrain lors d'un baptême catholique.

"Permettre au fils de Riina d'être un parrain de baptême est un choix critiquable, et pour le moins inopportun", avait-t-il alors dénoncé.

Cette affaire l'a poussé à aller plus loin et à publier jeudi ce décret : "ne peuvent pas assumer la charge de parrain lors d'un baptême ou d'une confirmation tous ceux qui appartiennent à des associations mafieuses".

Mais au pays où l'omertà est reine, "difficile de savoir avec certitude" si un futur parrain est ou non un mafieux, admet Mgr Pennisi.

"S'il n'y a pas eu condamnation par la justice, on ne peut pas se permettre de juger les gens sur de simples rumeurs, sans preuves", ajoute-t-il en souhaitant que son décret "puisse ouvrir une porte aux mafieux qui souhaitent se repentir".

"Si l'un d'eux me disait s'être trompé, demander pardon pour le mal qu'il a fait, alors nous pourrions envisager un chemin de conversion", conclut celui qui n'en est pas à sa première confrontation avec la Pieuvre.

Déjà en 2008, alors qu'il était évêque à Piazza Amerina, dans le centre de la Sicile, il avait été menacé de mort pour avoir interdit les obsèques solennelles d'un chef mafieux.

Avec AFP

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