La communauté internationale accentue ses pressions sur le président Laurent Gbagbo pour qu’il cède le fauteuil présidentiel à Alassane Ouattara. Les organisations internationales, y compris l’ONU et l’Union africaine, affirment que ce dernier a remporté le second tour de la présidentielle, la semaine dernière.
Le président français Nicolas Sarkozy a dit, lundi, avoir téléphoné au président Gbagbo pour lui demander de remettre le pouvoir au président élu. Le refus de M. Gbagbo de concéder la défaite menace la stabilité de la région, a déclaré, de son côté, le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso.
La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton se dit « prête à suivre les procédures qui prévoient des sanctions s'il n'y a pas une résolution rapide à cette situation de crise. »
Pour leur part, la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement s'interrogent sur l'opportunité de continuer à aider le pays « dans un contexte d'incertitude et de tension. »
Toutes ces prises de position semblent loin de troubler la sérénité au sein du camp de Laurent Gbagbo. Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi Nguessan, rejette l’idée selon laquelle la communauté internationale reconnaît la victoire de Ouattara. « A ce jour, aucune déclaration, aucun communiqué, aucune résolution de la communauté internationale n’est venue apporter un quelconque soutien à Alassane Ouattara », a-t-il dit.
« Nous considérons que la Côte d’Ivoire est un pays souverain, qui dispose de ses institutions nationales qui sont compétentes pour traiter et organiser le fonctionnement de l’Etat de Côte d’Ivoire », a déclaré Affi Nguessan.
Pour sa part, Alassane Ouattara n’entend pas renoncer à sa victoire annoncée par la Commission électorale indépendante (CEI) et certifiée par le chef de l’Opération de l’Onu en Côte d’Ivoire (ONUCI), Young-Jin Choi. Pour Patrick Achi, porte-parole du gouvernement de Guillaume Soro, « la négociation ne remet pas en cause le résultat du scrutin qui consacre Alassane Ouattara comme président de la République ; ça, c’est un point de non discussion. »
De la solution militaire, Patrich Achi a dit : « C’est une voie qui ne peut pas être exclue, mais ce n’est pas la voie qui est privilégiée actuellement. »
De son côté, le président burkinabé Blaise Compaoré, qui a assuré la facilitation du processus politique ivoirien, dit suivre les derniers développements depuis Ouagadougou. « Avec la communauté internationale, la CEDEAO, l’Union africaine et les Nations Unies, nous sommes en train de travailler pour que les acteurs politiques, sur la base des résultats électoraux, puissent s’accorder que quand il y a une élection, il y a nécessairement un élu », a déclaré le président Compaoré, relevant que des problèmes n’ont pas manqué dans le processus politique ivoirien.
Selon Amnesty International au moins 20 personnes ont été tuées depuis le second tour de la présidentielle le 28 novembre.
L'ONU a annoncé le retrait de son personnel non essentiel, soit 460 personnes. La mission de l'ONU compte encore plus de 10 000 Casques bleus, policiers et employés civils sur place.