Le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Dramane Ouattara, a ordonné l’arrêt des exportations du cacao et du café ivoiriens. Cette mesure restera en vigueur jusqu’au 23 février prochain. Ouattara entend ainsi couper les finances au président sortant, Laurent Gbagbo, qui refuse toujours de lui céder le pouvoir. Laurent Gbagbo, qui revendique, lui aussi, la victoire à l’élection présidentielle, a une mainmise sur les institutions de l’Etat, notamment sur les ports ou opèrent les exportateurs.
On ne sait pas encore si les producteurs de cacao vont se plier à cette restriction sur les exportations. Mais Alassane a averti : quiconque viole l’interdiction s’exposera à des sanctions.
Les conséquences se font déjà sentir sur les places boursières. A Londres, le prix du cacao a augmenté de 4%.
En Côte d’Ivoire même, l’étau semble se resserrer autour de Laurent Gbagbo. Samedi, le gouverneur de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'ouest (BCEAO), Philippe-Henri Dacoury-Tabley, a été obligé de démissionner à l’issue du sommet de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) tenu ce week-end à Bamako. Cet allié de Laurent Gbagbo ne mettait pas en pratique la décision de l’UEMOA de couper l’accès du président sortant aux comptes de la Côte d’Ivoire logés à la BECEAO. C’est ainsi que Laurent Gbagbo aurait récemment puisé160 millions de FCFA dans ces comptes pour payer les salaires des militaires et des fonctionnaires. D’où la décision des leaders Ouest Africains de faire pression sur le directeur de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'ouest pour l’obliger à quitter sont poste.
Laurent Gbagbo ne s’avoue pas vaincu pour autant. Un de ses porte-parole, cité par Reuters, a indiqué que ses alliés en Asie, en Amérique Latine ou en Afrique lui fourniront une aide pour assurer le bon fonctionnement économique du pays.