Le président sortant ivoirien, Laurent Gbagbo, s’est pourvu devant la cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il demande à cette juridiction d’annuler les décisions de la CEDEAO sur la crise ivoirienne.
« Nous demandons à la Cour de constater l’illégalité des déclarations, et quand c’est illégal, c’est nul, et quand c’est nul, d’en suspendre tous les effets », a expliqué Me Mohamed Lamine, avocat de Laurent Gbagbo.
Par ailleurs, la menace d’un recours à la force armée par les dirigeants de la CEDEAO pose problème à l’avocat nigérian Godswill Mrakpor, auteur d’un recours séparé contre la CEDEAO. Il demande à la Cour de justice de la CEDAO d’interdire l’usage de la force par la cette organisation sous-régionale contre la Côte d’Ivoire.
« J’ai un parent vivant en Côte d’Ivoire. Si le gouvernement nigérian ou la CEDEAO décident de recourir à la force contre Laurent Gbagbo, j’ai des amis au sein des forces armées nigérianes; j’ai des frères dans l’armée nigérianes qui seront mobilisés et pourraient perdre leur vie », a déclaré Me Mrakpor, qui dit qu’il a « intérêt à veiller à ce que la paix règne en Côte d’Ivoire », conformément, dit-il, à la Charte africaine.
Pour le directeur de la communication de la CEDEAO, Sonny Ugoh c’est une perte de temps. « Les preuves dont nous disposons montrent qu’Alassane Ouattara a remporté l’élection présidentielle, et ces preuves ont servi de base à toutes les décisions des chefs d’Etat de la CEDEAO », a-t-il dit.
« Il y a eu une première élection, et les deux parties se sont déclarées satisfaites de son déroulement. Le même scénario a été appliqué au second tour. Par conséquent, je ne vois pas pourquoi quelqu’un peut se réveiller soudain et décider de déplacer les poteaux de buts à la fin du match », dit Sonny Ugoh. Selon lui, les dirigeants de la CEDEAO demeurent fermement convaincus qu’Alassane Ouattara est le président-élu de Côte d’Ivoire.
Les audiences relatives à ces deux dossiers ont été renvoyées après le 10 mars. Dans l’intervalle, les cinq chefs d’Etats désignés par la CEDEAO se retrouveront dimanche pour faire des propositions de solutions à la crise ivoirienne.