M. Zuma, qui lui-même s'exprimait au cours d'une cérémonie du souvenir d'un ancien ministre, visait dans ses déclarations l'ex-ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan, qu'il vient de limoger.
"Nous courons le risque en Afrique du Sud que les personnes honnêtes ne veuillent plus s'impliquer dans les institutions. Et quand la société a atteint ce point, alors c'est que l'on a livré l'Etat à une poignée de gangsters", avait lancé jeudi M. Gordhan, dans une cathédrale du Cap durant un hommage à une figure de la lutte anti-apartheid, Ahmed Kathrada, décédé fin mars.
Le président Zuma est sous le feu de critiques provenant de l'opposition mais aussi du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) pour ce limogeage très controversé d'un ministre réputé honnête.
"Soyez courageux (....) n'utilisez pas des camarades décédés comme prétexte pour perpétuer la désunion", a lancé samedi M. Zuma au cours de cette cérémonie à la mémoire du ministre des Services Publics, Collins Chabane, décédé il y a deux ans.
La semaine dernière, Jacob Zuma a nommé dix ministres et autant de vice-ministres, la plupart considérés comme ses proches, lors d'un remaniement d'ampleur. Pravin Gordhan, connu pour sa probité et pour sa lutte contre la corruption, a été remplacé à son poste par Malusi Gigaba, un fidèle de M. Zuma.
Un vote de défiance contre le président Zuma, réclamé par l'opposition, se tiendra le 18 avril devant le Parlement sud-africain.
Malgré ses divisions internes, l'ANC a cependant annoncé jeudi que ses députés voteraient "contre" la motion et qu'ils ne soutiendraient pas la tenue d'un vote à bulletin secret.
Ce remaniement a également eu un impact important sur l'économie du pays. Vendredi, l'agence de notation financière Fitch Ratings a abaissé la note souveraine de l'Afrique du Sud en catégorie spéculative, la faisant passer de "BBB-" à "BB+".
Cette note avait déjà été placée en catégorie spéculative lundi par une autre agence, Standard and Poor's, quelques jours après le remaniement.
Avec AFP