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JO 2016 : les trois glorieuses de Bolt


Usain Bolt de la Jamaïque bras étendus, couvert du drapeau brésilien et tenant le drapeau de son pays en main, célèbre après avoir remporté la médaille d'or en finale du 4x100 mètres relais messieurs lors des compétitions d'athlétisme des Jeux Olympiques d'été de 2016 au stade olympique de Rio de Janeiro, au Brésil, 19 août 2016.
Usain Bolt de la Jamaïque bras étendus, couvert du drapeau brésilien et tenant le drapeau de son pays en main, célèbre après avoir remporté la médaille d'or en finale du 4x100 mètres relais messieurs lors des compétitions d'athlétisme des Jeux Olympiques d'été de 2016 au stade olympique de Rio de Janeiro, au Brésil, 19 août 2016.

2008, 2012, 2016: en trois jeux Olympiques et huit ans d'intervalle, Usain Bolt a phagocyté l'athlétisme pour en devenir le point d'attraction ultime.

. PEKIN-2008

L'allure est fine, le crâne est rasé. Bolt arbore encore ce faciès enfantin que les spécialistes connaissent depuis quelques années pour ses performances chez les jeunes: recordman du monde du 200 junior en 19.93, Bolt en est à sa deuxième véritable saison chez les grands. La première, en 2007, a soulevé l'enthousiasme. On s'en souvient à peine, au vu de ce qui allait suivre, mais le Jamaïcain débarque à Pékin en étant vice-champion du monde du 200 m et du 4x100 m lors des Mondiaux d'Osaka, à 21 ans. Un doublé en argent qui appelle un triplé en or un an plus tard, dans un Nid d'Oiseau qui va roucouler à chacune de ses apparitions sur la piste. Bolt assomme d'abord le 100 m olympique avec un nouveau record du monde (9.69) et des dernières foulées en mode yolo... Le jeune Bolt vient de capter l'attention du monde pour plusieurs années. Le 200 m n'est qu'une formalité, avec encore à la clé le record du monde (19.30). Le relais 4x100 m consacre le collectif jamaïcain et un troisième record du monde (37.10). Cette dernière médaille d'or va sans doute disparaître: Nesta Carter, le premier relayeur jamaïcain, a depuis été testé positif après réanalyse. Un coup dur à venir pour Bolt.

. LONDRES-2012

En quatre ans, l'athlétisme a changé d'axe de rotation. Bolt en est désormais l'astre absolu, autour duquel les autres disciplines tournent et tentent de s'accrocher médiatiquement. L'allure du Jamaïcain s'est épaissie. Les doutes aussi. Car huit mois avant, en Corée du Sud, Bolt a craqué sous la pression avec un faux départ en finale du 100 m. Et deux mois avant les JO britanniques, il a cédé face à la concurrence lors des sélections jamaïcaines: deux claques face à Yohan Blake, son partenaire d'entraînement, représentant de la nouvelle vague. Mais il ne faut jamais douter de Bolt, car lui ne doute jamais de lui. "Je suis une légende", proclamera-t-il au terme de ces Jeux, qui le voient réaliser un nouveau triplé, avec un seul record du monde à la clé cette fois, celui du 4x100 m (36.84). L'aventure continue.

. RIO-2016

Bolt a traversé l'olympiade en bon père tranquille, gestionnaire d'un compte à placement sans risque. Durant cette période, ses apparitions se font plus rares en meetings. Le Jamaïcain vieillit, doit préserver son corps pour éviter les blessures qui malgré tout se multiplient. Dans le même temps, une nouvelle rivalité se fait jour face à l'Américain Justin Gatlin, champion olympique 2004 du 100 m, suspendu deux fois pour dopage et cinq ans en tout, et qui revient au premier plan. Le duel n'est pas que sportif. Alors que la lutte contre le dopage s'intensifie et que de gros noms tombent pour divers produits prohibés (Tyson Gay, Asafa Powell), le Jamaïcain, jamais pris en faute, devient le rempart du Bien contre le Mal. Il est ironique de penser que le premier avatar de cette bataille symbolique se déroule à Moscou en 2013 pour les Mondiaux. En Russie, dont l'athlétisme tombera en 2015 pour dopage d'Etat au point d'être suspendu des JO de Rio. Bolt remettra le couvert à Pékin aux Mondiaux-2015, et arrive donc à Rio en confiance, malgré une alerte lors des sélections jamaïcaines. Cette fois-ci, Bolt ne sera pas inquiété, même si les signes du déclin sont là: son titre sur 200 m est assorti du chrono le plus lent qui lui ait permis d'être vainqueur dans un grand championnat. La légende, devenue l'immortel, file désormais vers son crépuscule.

Avec AFP

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