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Joao Lourenço rencontre la société civile en Angola


Le président Joao Lourenço lors d'une conférence de presse à Luanda, Angola, 18 septembre 2018.
Le président Joao Lourenço lors d'une conférence de presse à Luanda, Angola, 18 septembre 2018.

Le président angolais Joao Lourenço a reçu mardi en son palais une dizaine de représentants de la société civile pour un entretien sans précédent dont a toutefois été privé la bête noire du régime de son prédécesseur, le journaliste Rafael Marques.

La discussion avec le chef de l'Etat - une heure environ - sur des "sujets d'actualité" a été saluée comme il se doit par ses invités, parmi lesquels le rappeur Luaty Beirao qui a purgé près d'un an de prison pour rébellion en 2015-2016.

"Cette réunion constitue un pas en avant pour la construction d'un dialogue national", s'est ainsi réjoui au nom des participants Jose Patrocinio, responsable de l'ONG Omunga.

D'autres participants ont également loué devant la presse "la franchise et le respect manifestés par Joao Lourenço".

Le chef de l'Etat a succédé en septembre 2017 à Jose Eduardo dos Santos, qui a régné d'une main de fer sur l'Angola pendant trente-huit ans.

Le nouveau président a rapidement pris ses distances vis-à-vis de son ancien mentor et promis de débarrasser le pays de la corruption généralisée reprochée à ses proches. L'un des fils de M. dos Santos est ainsi aujourd'hui emprisonné dans une affaire retentissante de détournement de fonds publics.

Symbolique, la réunion de mardi a toutefois été ternie par l'interdiction faite à Rafael Marques d'y participer.

Opposant de longue date du régime angolais, le journaliste d'investigation a été poursuivi et condamné à plusieurs reprises pour avoir dénoncé les turpitudes du régime dos Santos.

Sur son site d'information Maka Angola, il a expliqué avoir été formellement invité à la rencontre avec M. Lourenço mais qu'il a été refoulé dans l'antichambre du bureau présidentiel. "On m'a refusé l'entrée car je ne figurais pas sur la liste des invités", a déploré Rafael Marques.

"Nous nous sommes réjouis trop tôt", a tweeté Zenaida Machado, de l'ONG Human Rights Watch (HRW), en interpellant le ministre de la Communication Joao Melo, "de quel genre de dialogue participatif et inclusif parlez-vous ?"

"Appelez @RafaelMdeMorais pour vous excuser de l'embarras provoqué par votre service du protocole", a exhorté sur Twitter Luaty Beirao en interpellant le président.

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