Le président Joe Biden, sous la pression des dirigeants des droits civiques américains, a déclaré mardi à Philadelphie un "impératif national" pour adopter une législation fédérale sur le droit de vote qui est bloquée au Congrès.
De nombreux États contrôlés par les républicains ont approuvé des lois qui restreignent le vote ou modifient les règles électorales à la suite des accusations de l'ancien président républicain Donald Trump selon lesquelles l'élection présidentielle de 2020 lui a été volée par une fraude électorale généralisée.
La législation sur le droit de vote souhaitée par Biden fait face à une bataille difficile au Congrès, où les démocrates ont été bloqués par les républicains du Sénat.
L'accent mis par M. Biden sur le sujet, même si la législation échoue, lui permet de rallier le soutien des électeurs démocrates alors que son parti s'efforce de conserver le contrôle du Congrès lors des élections de mi-mandat prévues en 2022.
Lors de son discours, Biden a fait une critique acerbe de ce qu'il a décrit comme des efforts des leaders républicains visant à saper les droits de vote, les comparant aux lois passées qui empêchaient les Noirs et les femmes de voter aux États-Unis.
"Ils veulent rendre les choses si difficiles... qu'ils espèrent que les gens ne voteront pas du tout. C'est de cela qu'il s'agit", a déclaré M. Biden à propos de ces efforts.
Selon le Brennan Center for Justice de la faculté de droit de l'université de New York, au moins 17 États ont adopté cette année des lois qui restreignent l'accès au vote, et d'autres sont envisagées.
Le parti de M. Biden et les groupes de défense des droits civiques se sont opposés à ces restrictions de vote, qui, selon eux, visent les électeurs noirs, hispaniques et jeunes, qui ont contribué à l'élection des démocrates.
De nombreux républicains ont justifié les nouvelles restrictions comme un moyen de lutter contre la fraude électorale, un phénomène qui, selon les experts électoraux, est rare aux États-Unis.
Le projet de loi soutenu par Biden propose d'élargir les possibilités de voter avant le jour du scrutin, rendre certaines contributions financières aux campagnes électorales plus transparentes et modifier le processus de délimitation des circonscriptions électorales.
Pour les républicains, une telle loi violerait le pouvoir des États de fixer leurs propres lois électorales.
Le Comité national républicain (RNC), directoire du parti, a réagi aux critiques de M. Biden.
"Biden poursuit ses attaques malhonnêtes contre les efforts de bon sens en matière d'intégrité électorale", a déclaré Danielle Álvarez, porte-parole du RNC, dans un communiqué. "Pendant ce temps, les républicains sont engagés dans des efforts menés par les États pour faciliter le vote et rendre la fraude plus difficile, et les sondages montrent que les Américains soutiennent massivement ces lois", a-t-elle ajouté.
M. Biden a choisi une ville lourde de symboles pour prononcer son discours. La Déclaration d'indépendance et la Constitution des États-Unis ont toutes deux été signées à l'Independence Hall, à quelques pas du National Constitution Center, où il a prononcé son discours.