PARIS (Reuters) - John Kerry et François Hollande ont réfléchi ensemble vendredi à l'Elysée aux moyens de mieux coopérer contre le terrorisme, une semaine après les attentats meurtriers en France qui ont provoqué une émotion mondiale.
Le secrétaire d'Etat américain a entamé jeudi soir à Paris une visite destinée à présenter les condoléances de ses concitoyens, dont certains ont critiqué l'attitude jugée trop timorée de leurs autorités après les attaques qui ont fait 17 morts en France.
"Je pense que vous savez que le peuple américain vous présente ses très sincères condoléances et je sais que vous savez combien nous partageons la souffrance et l'horreur que vous avez vécue", a déclaré John Kerry au début de son entretien à l'Elysée.
François Hollande a remercié son invité en évoquant le souvenir des attentats du 11 septembre 2001 qui ont fait près de 3.000 morts aux Etats-Unis.
"Vous savez ce que cela peut représenter pour un pays", a-t-il dit. "Nous devons donc ensemble trouver les réponses nécessaires et c'est le sens de notre rencontre aussi aujourd'hui, au-delà de l'amitié dont elle témoigne."
LUTTE ANTITERRORISTE
La lutte contre le terrorisme a constitué le coeur de l'entretien entre les deux hommes qui "sont convenus de poursuivre le renforcement de la coopération bilatérale en matière de lutte anti-terroriste", a précisé l'Elysée.
Les dossiers relatifs à la situation en Ukraine, en Syrie, en Irak et en Libye ont aussi été abordés, a rapporté la présidence.
John Kerry s'est rendu sur les lieux des différentes attaques de la semaine dernière.
Il a déposé une gerbe de fleurs devant le supermarché casher de la porte de Vincennes où quatre juifs ont été tués lors d'une prise d'otages.
Accompagné de son homologue français, Laurent Fabius, le chef de la diplomatie américaine a aussi visité les locaux du journal Charlie Hebdo, où une fusillade a fait 12 morts.
L'administration de Barack Obama s'est vu reprocher par les républicains de n'avoir envoyé aucune personnalité de premier plan à la grande marche de dimanche dernier à la mémoire des victimes, qui a rassemblé environ quatre millions de personnes dans tout le pays.
La Maison blanche avait reconnu par la suite que Washington aurait dû dépêcher un représentant de marque à cette marche, à laquelle ont pris part une cinquantaine de chefs d'Etat ou de gouvernement et de dignitaires du monde entier.
Barack Obama s'est entretenu par téléphone avec François Hollande et s'est rendu à l'ambassade de France à Washington pour signer le registre de condoléances.
Après "une petite polémique", "je pense que c'était bien que (John Kerry) soit là", a déclaré Laurent Fabius à la presse. "Ce qui est l'évidence, c'est que les Américains sont à nos côtés dans la lutte contre le terrorisme."