Keffieh sur les épaules, des milliers de Palestiniens ont protesté dans le centre de Naplouse, contre la décision américaine, annoncée la semaine dernière par le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, de ne plus considérer les colonies israéliennes comme contraires au droit international.
Ramallah, Hébron, Naplouse, les Palestiniens ont participé par milliers à cette "journée de colère", brandissant des drapeaux américains et israéliens en flammes pour dénoncer l'administration américaine qui a infléchi sa politique en faveur d'Israël.
A Beit El, au centre de la Cisjordanie, Wahida Jihan, keffieh sur la tête, porte un pneu en caoutchouc, pour barrer la route. "Si nous ne nous réveillons pas aujourd'hui", dit-elle, "ils confisqueront notre terre et tueront nos prisonniers".
"Je n'ai pas pris part à de telles manifestations depuis longtemps, mais notre situation devient insupportable", renchérit Ziad Barakat, un instituteur.
Parmi les manifestants, beaucoup arboraient les portraits de Sami Abou Diyak, prisonnier palestinien de 36 ans, condamné en Israël pour meurtres selon les autorités carcérales, et décédé d'un cancer en détention mardi.
A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, les manifestants ont été rejoints par le Premier ministre palestinien Mohammad Chtayyeh et des responsables politiques.
"Nous sommes ici pour dire clairement et fortement que nous voulons mettre fin à l'occupation, réclamons notre droit au retour et que les étrangers dans les colonies n'ont pas leur place sur nos terres", a déclaré le chef du gouvernement palestinien.
Le Croissant-rouge palestinien a rapporté des dizaines de blessés sur tout le territoire lors d'affrontements avec les forces israéliennes.
Si la colonisation par Israël de la Cisjordanie occupée s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, elle s'est accélérée ces dernières années sous l'impulsion du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son allié à Washington, le président Trump.
Aujourd'hui, plus de 600.000 Israéliens vivent dand des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, partie orientale de la Ville sainte que les Palestiniens considèrent comme la capitale du futur Etat auquel ils aspirent.
Ces colonies n'ont "aucun fondement en droit" et constituent une "violation flagrante du droit international" selon la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU en 2016.