"C’est bien dommage et triste qu’ici, la voie de la raison n’ait prévalue qu’à apostériori. Pour autant, la finalité de cette conférence devrait rester ouverte à toutes les suggestions constructives sauf à blanchir les responsables de crimes graves, des massacres par décapitation de nombreux innocents ou des motivations diverses mais, à mon sens, inopérantes et qui ont couvert de honte l’ensemble de notre pays, " a déclaré Joseph Kabila.
La conférence s’est ouverte alors qu’un conflit coutumier au départ et transformé plus tard en une révolte contre le régime de Kinshasa a fait plus de 3.000 morts, selon l'Eglise catholique, et 1,4 million de déplacés, selon les Nations unies.
Deux experts de l'ONU ont été tués en mars alors qu'ils enquêtaient sur ces violences liées aux affrontements entre forces de sécurité et milices Kamuina Nsapu.
Pour le chef de l’Etat congolais, "les causes de cette tragédie sont à rechercher dans les égos et les manipulations socio-mystico-politiciennes".
La région du Kasaï qui compte cinq provinces, a été paisible depuis des décennies. Mais elle avait connu des violences similaires avant et après l’indépendance de la RDC, aux alentours de 1960.
"Je rappelle que dans le passé l’espace du Kasaï avait commis les mêmes erreurs en 1959 jusqu’en 60 parce que la justice n’y était pas passé, ces erreurs se sont hélas répétées aujourd’hui," a soutenu M. Kabila.
"Voilà pourquoi depuis le mois de mars de cette année, j’exige que justice soit faite et aucun crimes commis ne reste impuni, aucun responsable à des degrés divers impliqués dans cette nouvelle tragédie ne soit épargné par la reddition de compte, " a-t-il martelé.
Un procès est présentement en cours sur le meurtre de deux experts de l’ONU en mars dernier.
L’ONU et les Etats-Unis exigent une enquête internationale, mais Kinshasa met en avant le procès et leur demande de se joindre aux enquêtes en cours.
L’opposition et les défenseurs des droits accusent le régime congolais d’avoir orchestré ces violences en vue de reporter les élections prévues pour avant fin 2017 par un accord signé en décembre 2016.