Moïse Katumbi ne s'est pas présenté lundi au palais de justice de Lubumbashi pour y être entendu pour la troisième journée dans le cadre d'une enquête le liant à un recrutement des mercenaires.
La troisième journée d’audition n’a pas eu lieu vendredi comme initialement prévue après des échauffourées entre la police et des partisans du candidat accusée. Les supporters qui avaient accompagné Katumbi, par milliers, jusqu’au palais de justice, occasionnant un retard de près d’une heure, ont accusé la police d’avoir chargé en tirant des coups de feu et en lançant du gaz lacrymogene.
"M. Katumbi ne s'est pas présenté au palais de justice aujourd'hui parce que son état de santé ne lui a pas permis d'effectuer le déplacement", a déclaré à l'AFP Me Mumba Gama, un des avocats de l'opposant congolais.
A Kinshasa, le parquet général de la République a confirmé la suspension des séances d'audition "eu égard aux plaintes de santé exprimées par sieur Katumbi Chapwe" auprès des enquêteurs, ajoutant qu'elles "reprendront sans désemparer, après ce contrôle médical".
Les autorités congolaises ont annoncé le 4 mai l'ouverture d'une enquête contre M. Katumbi après l'arrestation de quatre de ses gardes du corps, parmi lesquels un Américain.
Richissime hommes d'affaires et propriétaire du célèbre club de football TP Mazembe, M. Katumbi a déclaré que l'Américain détenu par les autorités était chargé d'"organiser" sa sécurité pour pallier au retrait de la protection policière dont il bénéficiait quand il était gouverneur de la province du Katanga et a qualifié ces allégations de "mensonges grotesques".
Le climat politique est très tendu depuis des mois en RDC en raison de l'incertitude liée au très probable report de l'élection présidentielle. Aux termes de la Constitution, M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, et dont le mandat se termine en décembre, n'a pas le droit de se représenter.
L'opposition accuse le chef de l'État, qui entretient le flou autour de ses intentions et de son avenir politique, de chercher à tout faire pour se maintenir à la tête du pays au-delà du terme de son mandat, quitte à retarder la tenue de la présidentielle.
Avec AFP