Selon l'acte d'inculpation dont l'AFP a obtenu copie, M. Rosa a, entre août et septembre 2014 à Eldoret (ouest du Kenya), "conspiré pour administrer une substance interdite" à Rita Jeptoo (35 ans), trois fois victorieuse du marathon de Boston et suspendue en 2015 deux ans pour dopage à l'EPO.
Federico Rosa est également inculpé des mêmes chefs pour un autre athlète moins connu, Elijah Boit (30 ans), coureur de 800 m.
Le tribunal a ordonné que M. Rosa soit maintenu en détention jusqu'à lundi, date de l'examen de la demande de remise en liberté provisoire de l'agent.
Federico Rosa et son père Gabriele gèrent, via leur agence de management sportif Rosa and Associati, les intérêts de nombreux athlètes de haut niveau kényans, dont Rita Jeptoo et le triple champion du monde en titre du 1.500 m, Asbel Kiprop.
Les deux hommes avaient été arrêtés le 1er juillet à Eldoret, où avaient lieu les sélections kényanes pour les JO de Rio (5-21 août). Gabriele Rosa a été remis en liberté depuis, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.
Les deux Italiens s'occupent d'athlètes kényans depuis la fin des années 1980. Leur nom est entaché de soupçons depuis 2012.
L'inculpation d'un agent de sportif étranger, une première au Kenya, intervient quelques semaines après l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi antidopage au Kenya, permettant de sanctionner les athlètes convaincus de dopage et les personnes ayant fourni ou administré des produits interdits.
Cette loi a été adoptée sur l'insistance de l'Agence mondiale antidopage (AMA), alors que le Kenya avait été menacé de ne pas pouvoir prendre part aux prochains JO.
Rosa and Associati, qui gérait deux camps d'entraînement dans la vallée du Rift, dans les villes d'Eldoret et de Kapsabet, est l'une des deux agences étrangères qui avaient été suspendues en 2015 par la Fédération kényane en lien avec des accusations de dopage.
Une quarantaine d'athlètes kényans ont été impliqués dans des affaires de dopage au cours des trois dernières années.
Rosa and Associati s'occupe de plusieurs autres athlètes africains, dont l'ancienne championne du monde botswanaise du 400 m, Amantle Monsho, qui avait également été suspendue deux ans pour dopage en 2015.
Avec AFP