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La police disperse 3.000 manifestants de l'opposition au Kenya


Des policiers utilisent du gaz lacrymogène à Nairobi, le 2 octobre 2017
Des policiers utilisent du gaz lacrymogène à Nairobi, le 2 octobre 2017

Environ 3.000 manifestants ont été dispersés à l'aide de gaz lacrymogène vendredi à Kisumu (ouest), alors que seuls quelques centaines d'entre eux se sont mobilisés à Nairobi et à Mombasa à l'appel de l'opposition pour protester contre la Commission électorale.

Après l'invalidation en justice de la présidentielle du 8 août, l'opposition a lancé fin septembre une "campagne pacifique" contre la Commission électorale (IEBC) en amont de la nouvelle élection prévue le 26 octobre, appelant à des manifestations qui ont pour l'heure une ampleur relativement limitée et sont quasi systématiquement réprimées par la police.

Vendredi, quelque 3.000 manifestants ont tenté de s'approcher des bureaux de l'IEBC à Kisumu, un bastion de l'opposition, où de nombreux policiers avaient été déployés. Ces derniers ont dispersé la foule, qui réclamait notamment le départ du directeur exécutif de l'IEBC Ezra Chiloba, à l'aide de gaz lacrymogène et en tirant des coups de semonce.

Quelques dizaines de manifestants ont profité de la confusion pour piller et incendier un supermarché de la troisième ville du pays, située sur les rives du lac Victoria, entraînant de nouvelles confrontations avec les forces de l'ordre.

Environ 500 partisans de l'opposition ont par ailleurs manifesté dans le calme à Mombasa, la deuxième ville du pays.

Dans le centre de la capitale Nairobi, quelques centaines de manifestants ont été dispersés vendredi matin par des gaz lacrymogènes à proximité du siège national de l'IEBC. Ils ont ensuite été rejoints par quelques responsables de l'opposition et ont pu manifester sans être pris pour cible par la police.

"Je n'autoriserai personne à provoquer le chaos", a déclaré à la presse le chef de la police de Nairobi, Japheth Koome. "Si les gens manifestent en paix, ils sont protégés par la loi, mais au moment où cela se transformera en chaos, on s'occupera d'eux".

La Cour suprême, saisie par l'opposition, a annulé début septembre la réélection du président Uhuru Kenyatta, relevant de nombreuses irrégularités dans la transmission des résultats, estimant que l'élection du 8 août n'était "ni transparente, ni vérifiable" et accablant l'IEBC pour sa gestion du scrutin.

Pouvoir et opposition sont depuis engagés dans une surenchère rhétorique, l'opposant Raila Odinga conditionnant sa participation à la nouvelle élection présidentielle du 26 octobre au remaniement en profondeur de l'IEBC, notamment.

Le gouvernement a lui exclu tout remaniement en profondeur de l'institution et a entrepris un changement de la loi électorale, dont l'opposition estime qu'il revient à rendre légales "les irrégularités et illégalités" soulevées par la Cour suprême dans son jugement.

Avec AFP

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