"On a demandé aux étudiants de quitter les résidences (sur le campus) avec effet immédiat, pour 9 heures (6 heures GMT) au plus tard", a déclaré le vice-chancelier de l'université Peter Mbithi dans un communiqué.
Dans le centre de Nairobi, où sont situés les principaux bâtiments de l'université, plusieurs dizaines d'étudiants étaient visibles sur les trottoirs mardi matin, valise à la main, après la fermeture sine die de l'institution.
Les étudiants interrogés par l'AFP se sont plaints des conséquences de la fermeture de l'université. "C'est un désastre, pourquoi ferment-ils l'école?", a interrogé Ivy, une étudiante en art. "Cela veut dire que nous ne pourrons pas passer nos examens."
La décision a été prise après de nouvelles manifestations lundi soir et mardi matin au cours desquelles des étudiants ont bloqué des rues adjacentes à un des campus de l'université, au nord-ouest de la ville, entraînant des confrontations avec les forces de l'ordre.
Les manifestations estudiantines avaient débuté la semaine passée après l'arrestation de Babu Owino, un ex-président de l'Organisation des étudiants de l'université de Nairobi qui a obtenu un siège de député à l'issue des élections générales du 8 août sous les couleurs du Mouvement démocratique orange (ODM) de l'opposant Raila Odinga.
M. Owino avait été arrêté et inculpé pour avoir insulté le président Kenyatta lors d'un discours devant des partisans de M. Odinga.
Les manifestations d'étudiants ont été marquées la semaine passée par ce que les intéressés ont qualifié de "brutalités policières", contre lesquelles ils ont protesté lundi soir et mardi matin.
La tension est montée d'un cran au Kenya depuis l'annulation du scrutin par la Cour suprême le 1er septembre, avec l'arrestation d'au moins deux autres responsables, un proche du pouvoir, l'autre de l'opposition, pour incitation à la haine.
Plusieurs manifestations de l'opposition ont aussi été organisées contre la Commission électorale (IEBC), alors que les responsables politiques des deux camps sont engagés dans une surenchère rhétorique.
L'opposition a conditionné sa participation à l'élection présidentielle du 26 octobre à une réforme en profondeur de l'IEBC, critiquée par la Cour suprême pour sa gestion du précédent scrutin, ce qu'a exclu le président Kenyatta.
Avec AFP