Plusieurs patients sont même décédés dans des hôpitaux publics, où aucun service minimum n'est fourni, selon des sources hospitalières. D'autres ont été dirigés vers des hôpitaux privés, que la majorité de la population ne peut pas s'offrir financièrement.
"Beaucoup de patients ont quitté notre hôpital parce que nous n'offrons aucun service en raison de la grève actuelle", a déclaré David Mukabi, le directeur de l'hôpital de Busia, dans l'ouest du Kenya.
Un patient, âgé de 24 ans, y est décédé lundi soir en raison de la grève, a-t-il indiqué.
Deux femmes sont également mortes dans l'hôpital Port Victoria, situé dans le même comté de Busia. "Deux patientes sont décédées la nuit dernière (...), car à cause de la grève il n'y avait personne pour les aider", a déclaré un responsable de l'hôpital.
Dans un hôpital de l'ouest du Kenya, un agent de sécurité a aidé une femme à accoucher, et dans un autre une enfant orpheline a été laissée seule dans une chambre sans personne pour s'occuper d'elle, a rapporté le quotidien The Standard.
Lundi, au premier jour de la grève, plus d'une centaine de patients s'étaient échappés du seul hôpital psychiatrique du pays, dans Nairobi, selon la police, chargée de les retrouver.
Quelque 5.000 docteurs, infirmières, pharmaciens et dentistes ont déclenché une grève nationale lundi après l'échec dimanche des négociations en cours entre syndicats et gouvernement sur des augmentations de salaire.
Les syndicats réclament une multiplication par quatre des salaires des médecins, et une hausse de 25 à 40% de ceux des infirmières qui avait été actées en 2013 par un accord de négociation collective qui n'a jamais été appliqué depuis.
Les grévistes, qui bénéficient sur les réseaux sociaux du soutien de nombreux Kényans, dénoncent la corruption endémique gangrénant le pays, alors que les médecins peinent à obtenir des augmentations de salaire.
Début novembre, une manifestation anti-corruption avait été organisée dans le centre de Nairobi à la suite de publications sur de potentielles dépenses frauduleuses au sein du ministère de la Santé.
Avec AFP