Raila Odinga, refusant de reconnaître la réélection du chef de l'Etat Uhuru Kenyatta en 2017 au terme d'un processus électoral chaotique et controversé, a prêté serment mardi comme "président du peuple".
"Nous rejetons les actes qui sapent la Constitution du Kenya et l'Etat de droit", a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert dans un communiqué.
"Les contestations doivent être résolues à travers les mécanismes légaux appropriés", a-t-elle ajouté, tout en saluant la "retenue" des forces de l'ordre, qui sont restées à bonne distance de la cérémonie de l'opposant.
Son baroud d'honneur s'est toutefois transformé en bataille pour la liberté d'expression: le gouvernement a en effet suspendu indéfiniment trois des principales chaînes de télévision pour empêcher qu'elles retransmettent l'événement.
La porte-parole de la diplomatie américaine a ainsi exprimé également sa "profonde inquiétude" face aux "mesures du gouvernement pour fermer" et "intimider" les médias. "La liberté d'expression, y compris pour les membres des médias, est essentielle à la démocratie et est gravée dans le marbre de la Constitution kényane", a-t-elle dit.
"Nous exhortons le gouvernement et tous les Kényans à respecter la liberté d'expression et à mettre en oeuvre les décisions de justice demandant que les chaînes de télévision soient réautorisées à émettre", a ajouté Heather Nauert.
Saisie par la société civile, la Haute Cour de Nairobi a en effet ordonné jeudi que ces chaînes soient autorisées à reprendre l'antenne dans l'attente d'un jugement sur le fond.
Washington appelle une nouvelle fois à un "dialogue national" pour tourner la page de la crise politique au Kenya.
Avec AFP