"La Russie doit comprendre que notre patience n'est pas infinie. En fait, elle est même très limitée quant au fait de savoir si Assad devra ou non rendre des comptes", a déclaré le secrétaire d'État à Oslo, où il s'est entretenu avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.
Bien que parrains de la trêve et du processus de paix, les États-Unis et la Russie s'opposent sur la question du départ d'Assad, cruciale dans le cadre du règlement d'un conflit qui a déjà fait 280.000 morts et des millions de réfugiés en plus de cinq ans.
Pour Washington, le départ du président syrien n'est pas négociable, alors que pour le Kremlin, seuls les électeurs syriens ont le droit de décider de son sort.
Les États-Unis sont "aussi prêts à demander des comptes aux (groupes armés) membres de l'opposition" soupçonnés d'exactions ou qui "continuent les combats en violation du cessez-le-feu", a poursuivi M. Kerry.
Trois rounds de négociations indirectes entre le régime syrien et l'opposition ont été organisés cette année à Genève sous l'égide de l'ONU mais n'ont abouti à aucune avancée.
Début juin, Bachar al-Assad a promis de reconquérir "chaque centimètre" de son pays, éloignant l'espoir d'une trêve durable.
"Il est manifeste que la cessation des hostilités est fragile et menacée, et qu'il est crucial d'instaurer une vraie trêve. Nous en sommes conscients, nous ne nous faisons aucune illusion", a relevé M. Kerry.
Les États-Unis oeuvrent à un accord en vue de sécuriser le cessez-le-feu et espèrent y parvenir dans les deux semaines, ce qui permettrait d'accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire aux victimes du conflit, selon lui.
Des centaines de milliers de civils se trouvent dans des localités assiégées, dans la plupart des cas par les forces gouvernementales, sans accès à la nourriture ni à une aide médicale.
"Je ne vais faire aucune promesse qui m'engagerait, mais la conversation que j'ai eue avec (le ministre iranien) Zarif me laisse penser qu'il y a des moyens d'y arriver", a ajouté M. Kerry sans plus de précisions.
Avec AFP