MM. Bauma et Makwambala ont été arrêtés à Kinshasa le 15 mars 2015, lors d'une rencontre internationale sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par le mouvement Filimbi, qui se présente comme un collectif de mouvements d'éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent.
Cette réunion avait été présentée par les autorités comme une rencontre "terroriste", un qualificatif réfuté depuis par une commission parlementaire.
Âgés tous deux d'une vingtaine d'années, ils sont poursuivis par la justice congolaise pour complot contre le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001.
MM. Bauma et Makwambala avaient été détenus au secret pendant plus de 40 jours avant d'être déférés à la justice début juin. Leur procès s'est ouvert il y a plusieurs mois et était suspendu à ce verdict de la Cour suprême de justice.
Les noms de Fred Bauma et Yves Makwambala, respectivement membres des mouvements citoyens Lucha et Filimbi font partie des 24 "personnes qui doivent recouvrer la liberté ou la liberté provisoire", selon une liste signée par le ministre de la Justice congolais, Alexis Thambwe Mwamba.
M. Bauma est l'un des animateurs du mouvement des jeunes indignés Lucha,
basé à Goma dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC), tandis que M. Makwambala est le webmestre du site internet de Filimbi, qui se présente comme un collectif de mouvements d'éducation à la citoyenneté.
La libération des prisonniers politiques et d'opinion est un des préalables posés par certains opposants congolais pour la "décrispation du climat politique" en République démocratique du Congo (RDC) avant la tenue du "dialogue national inclusif", censée ouvrir la voie à des élections apaisées dans le pays, a déclaré M. Thambwe vendredi devant la presse à Kinshasa.
Le militant des droits de l'Homme Christopher Ngoy, en détention depuis les émeutes anti-pouvoir de janvier 2015, nées à la suite d'une tentative de révision de la loi électorale, est également concerné par la mesure gouvernementale.
Les noms des bénéficiaires de cette décision figurent sur une liste transmise au gouvernement par la représentation de l'Union européenne en RDC le 4 août, a détaillé M. Thambwe, à l'exception de deux personnes poursuivies l'une pour viol, l'autre pour escroquerie.
Le ministre faisait successivement allusion au député Eugène Diomi Ndongala, arrêté en 2014, et à Jean-Claude Muyambo (chef d'une petite formation politique d'opposition arrêté lors des manifestations de janvier 2015).
Joseph Kabila préside la RDC depuis 2001. La fin de son mandat est fixée au 20 décembre. Alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat, l'opposition craint qu'il ne tente de s'accrocher au pouvoir.