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Les six militants graciés par Joseph Kabila vont purger leur peine en RDC


Le président de la RDC Joseph Kabila inspecte la garde d'honneur lors de célébration à Kindu, RDC, le 30 juin 2016.
Le président de la RDC Joseph Kabila inspecte la garde d'honneur lors de célébration à Kindu, RDC, le 30 juin 2016.

Les six militants pro-démocratie graciés la veille par le président congolais Joseph Kabila ont décidé de purger leur peine par "solidarité" avec d'autres prisonniers d'opinion, a indiqué samedi leur mouvement dans un communiqué.

Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) note que "ses 6 militants emprisonnés à Goma ont choisi de rester en prison par solidarité avec les autres militants de la Lucha et tout simplement tous les autres Congolais emprisonnés pour leurs opinions, et dont le sort est incertain".

Mouvement des jeunes indignés, basé à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, Lucha se définit comme une structure apolitique et non violente.

Âgés de moins de 30 ans, les six militants (dont une femme) ont été arrêtés le 16 février lors d'une grève générale décrétée par l'opposition, et avaient été condamnés en première instance à deux ans de prison pour "tentative d'incitation à la révolte".

Le 4 mars, en appel, leur peine a été réduite à six mois de prison.

En RDC, la date du 16 février marque l'anniversaire de la répression meurtrière de la "marche des chrétiens" qui réclamaient la démocratie en 1992.

Vendredi, les six militants se sont vu accorder une "remise de peine" par M. Kabila afin "de créer un climat politique de confiance dans le pays", selon l'ordonnance présidentielle.

La libération des "prisonniers politiques et d'opinion" était l'un des préalables de l'opposition pour participer au "dialogue national" voulu par le chef de l'État en vue d'"élections apaisées", dans un pays où le climat politique est tendu.

Pour Lucha, la mesure présidentielle est "un pas dans la bonne direction sur la voie de la libération de l'espace politique, du respect des libertés publiques, et de la restauration d'un climat de confiance et de sérénité, sans lesquels un dialogue constructif et sincère est impossible".

Cependant, le mouvement exhorte M. Kabila "à aller jusqu'au bout de cette logique d'ouverture et d'apaisement, y compris à l'égard des prisonniers politiques et prisonniers d'opinion qui sont actuellement en détention préventive ou en instance d'appel contre leurs condamnations".

Depuis mars 2015, une dizaine de militants de Lucha ont été arrêtés, jugés ou condamnés par la justice congolaise.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat prend fin le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter.

Avec AFP

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