Edem Kodjo a déclaré, lors d’une rencontre avec la presse, être convaincu que toutes les parties congolaises étaient désormais" dans les bonnes conditions pour aller au dialogue proprement dit".
Une bonne partie de l’opposition boudait le dialogue et posait des conditions.
Le président Joseph Kabila a semblé montrer des signes de réponse à l’opposition radicale qui s’était réunie en juin dernier en Belgique, sous la coupe de l’opposition historique Etienne Tshisekedi.
Une grâce présidentielle destinée à décrisper la tension a été promulguée vendredi. Elle concerne prisonniers parmi lesquels se comptent certains des activistes des mouvements pro-démocratie arrêtés lors des manifestations exigeant le respect strict de la Constitution.
"La décision n’a pourtant pas contenté l’opposition ou les mouvements citoyens qui la considèrent comme une moquerie car les personnes concernées par la grâce présidentielle sont celles qui ont quasiment purgé leur peine", a déclaré Germain Bikungu, membre de l’organisation Lucha (Lutte pour le changement) en marge d’une marche pacifique qui a mobilisé des milliers de manifestants samedi à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.
"Le 30 juillet, nous lancerons les travaux du comité préparatoire" au dialogue national en RDC, a déclaré l'ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo à la presse à Kinshasa.
Le comité a pour mission de "préparer l'ordre du jour du dialogue", élaborer "un règlement intérieur du dialogue qui va suivre [et] résoudre toutes les questions logistiques et matérielles" liées à son organisation, a-t-il indiqué, sans préciser le lieu où se tiendront ces travaux prévus pour une semaine au maximum.
Le "dialogue national" mettra autour d'une même table les délégués de la majorité au pouvoir, ceux de l'opposition et de la société civile.
Fin novembre, le président congolais Joseph Kabila avait annoncé son intention de convoquer un "dialogue national inclusif" en vue d'"élections apaisées" en RDC.
La majeure partie de l'opposition avait d'abord boudé ces pourparlers, y voyant un "piège" tendu par M. Kabila pour tenter de prolonger son mandat au-delà de son terme légal.
"Tout le monde est maintenant dans les bonnes dispositions pour aller au dialogue proprement dit" qui durera entre deux et trois semaines, a estimé M. Kodjo.
Pour le facilitateur, ces assises vont permettre "l'organisation dans le cadre de la Constitution congolaise d'élections libres, régulières, transparentes et crédibles".
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat prend fin le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter.
Mais le climat politique est très tendu, l'opposition suspectant M. Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir. Un arrêt récent de la Cour constitutionnelle a autorisé le chef de l'État à rester en fonction si l'élection présidentielle censée avoir lieu cette année n'était pas organisée. Or il sera très difficile d'organiser ce scrutin dans les temps.