Le gouvernement éthiopien a déclaré lundi un cessez-le-feu unilatéral avec effet immédiat dans la région du Tigré, après près de huit mois de conflit meurtrier et alors que des centaines de milliers de personnes sont confrontées à la pire famine que la région a connue depuis une décennie.
Le cessez-le-feu pourrait mettre fin à un conflit qui a déstabilisé le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique et menacé de bouleverser les équilibres au sein dans la Corne de l'Afrique, où l'Éthiopie est considérée comme un allié clé de l'Occident en matière de sécurité.
L’annonce du cessez-le-feu intervient alors que le pays attend les résultats des élections nationales que le Premier ministre Abiy Ahmed a décrites comme la pièce maîtresse des réformes qui lui ont valu le prix Nobel de la paix 2019.
Les combats au Tigré avaient consterné de nombreux observateurs depuis novembre 2020. Des humanitaires ont eu du mal à accéder à une grande partie de la région et à enquêter sur les allégations croissantes d'atrocités, notamment de viols collectifs et de famine forcée.
La déclaration de l'Éthiopie a été diffusée par les médias d'État peu après que l'administration intérimaire du Tigré, nommée par le gouvernement fédéral, a fui la capitale régionale, Mekele, et appelé à un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires afin que l'aide dont la région a désespérément besoin puisse être acheminée. Pendant ce temps, les habitants de Mekele ont applaudi l'arrivée des forces du Tigré.
L'Éthiopie a déclaré que le cessez-le-feu durerait jusqu'à la fin de la saison cruciale des semailles au Tigré, qui s’achève en septembre.
Il n'y a pas eu de commentaire immédiat de la part des combattants du Tigré, avec lesquels l'Éthiopie a rejeté des pourparlers. Aucun commentaire non plus de la part de l'Érythrée voisine, dont les soldats ont été accusés par les habitants du Tigré de certaines des pires atrocités commises durant le conflit.
Il n'y a pas eu de commentaire immédiat de la part des combattants du Tigré, avec lesquels l'Éthiopie a rejeté les pourparlers. Aucun commentaire non plus de la part de l'Érythrée voisine, dont les soldats ont été accusés par les habitants du Tigré de certaines des pires atrocités de la guerre.
Le conflit au Tigré a déjà fait des milliers de morts et des déplacés.
Ces derniers jours, la région a été le théâtre des combats les plus violents du conflit. La pression internationale sur l'Éthiopie a encore augmenté la semaine dernière après qu'une frappe aérienne militaire sur un marché très fréquenté du Tigré a tué plus de 60 personnes.
Au milieu de cette agitation, lundi, l'agence des Nations unies pour l'enfance a déclaré que des soldats éthiopiens avaient pénétré dans ses bureaux de Mekele et démantelé des équipements de communication par satellite, un acte qui, selon elle, violait l'immunité de l'organisme mondial. La semaine dernière, l'UNICEF a prévenu qu'au moins 33 000 enfants souffrant de malnutrition sévère couraient un "risque imminent de mort" si la population du Tigré ne recevait pas davantage d'aide.