L'internet était accessible dans son ensemble, mais certaines applications comme Whatsapp, Viber, et Facebook ne l'étaient pas depuis plusieurs jours.
"Internet Sans Frontières s'inquiète de la coupure d'accès aux réseaux sociaux et applications de messagerie telles que Facebook Messenger, WhatsApp, Viber et au site de la BBC au Tchad", a indiqué l'ONG.
"Toutes les requêtes HTTP envoyées aux réseaux sociaux Facebook, Whatsapp, Viber et Messenger n'ont pu aboutir lors de tests effectués ce matin à N'Djamena. C'est généralement un signe qu'il y a désordre et que l'opérateur a bloqué ces requêtes", a indiqué au téléphone Julie Owono, responsable Afrique d'ISF.
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L'accès à ces applications et sites était possible en passant par des "réseaux privés virtuels" (VPN), selon Mme Owono.
Selon l'ONG, "cette preuve technique de la coupure d'internet au Tchad et la simultanéité avec la situation politique tendue du pays suggèrent que le gouvernement limite encore une fois les droits numériques des citoyens".
"Nous regrettons la limitation de l'accès aux réseaux sociaux qui est une restriction des libertés", a déclaré Abba Daoud Nandjede, secrétaire général de l'Alliance des défenseurs des droits humains et de l'environnement au Tchad (Adhet). "Cependant, nous comprenons aussi que certains réseaux sociaux, et notamment Whatsapp, peuvent être un outil pour des individus mal intentionnés et ainsi amener à une insécurité grandissante dans le pays".
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"Il s'agit de la deuxième coupure internet depuis le début de l'année au Tchad", selon ISF, qui s'inquiète d'une "augmentation constante des coupures d'internet, ordonnées par les gouvernements en Afrique".
Le Tchad, immense pays de 14 millions d'habitants, a connu un fort mouvement de grogne sociale début 2018, marqué par une grève de près de sept semaines du secteur public.
Avec AFP