Ces ONG œuvrent pour l’accès à la terre des couches vulnérables, personnes défavorisées et autochtones de différentes régions du Cameroun.
Ousmanou Ndokonodji Laoubaou milite depuis 22 ans pour l’amélioration du contrôle des terres et ressources naturelles par les femmes de la région de l’Adamaoua.
Dans cette partie du Cameroun, l’islam est la religion dominante.
"Nous voulons que tout le monde prenne conscience, que si une femme se sent capable d’accéder à la terre, qu’elle ait le quitus d’un certain nombre de personnes, par exemple le leader traditionnel ou encore le leader religieux, qui est le maitre de la culture en ce qui concerne la religion, afin de faciliter cet accès de la terre à la femme", explique Ousmanou Ndokonodji, présidente de l’association Femmes et développement de Bamyanga.
Elle dit se battre, depuis lors, contre les pesanteurs religieuses et culturelles sur la question foncière.
L’association de Ousmanou Ndokonodji a reçu une subvention de 10 millions de francs CFA. Sa promotrice, une sexagénaire, s’est fixé l’objectif d’associer à son combat 200 personnes de la région de l’Adamaoua en six mois.
Norbert Bouba est un autre bénéficiaire. Il compte sept années d’expérience dans la protection des droits communautaires des victimes des activités minières dans l’arrondissement de Figuil, dans le nord du Cameroun.
"A Figuil, lorsque Cimencam a obtenu le permis de recherche en 2012, vous avez des bornes placées partout dans les champs, maisons et autres. Est- ce que Cimencam a une déclaration d’utilité publique ? Sa superficie commence où et s’achève où ? Quelles sont les marges qui sont réservées aux communautés?", s’interroge Norbert Bouba, responsable de l’association Celpro basé à Figuil.
Cimencam, une société de production de ciment, est implantée au Cameroun depuis 1963. À cause de l’engagement de Norbert Bouba à protéger les droits fonciers des riverains, menaces et plaintes auprès des autorités administratives sont devenues son lot quotidien, confie-t-il à VOA Afrique.
La question foncière au Cameroun connaît aussi l’engagement des jeunes. À Mandjou, à 344 km de Yaoundé, Francis Kambang dirige la fondation Confucus. La gestion des conflits fonciers et agropastoraux entre Camerounais et refugiés centrafricains est au centre de ses interventions.
"Vous savez qu’il y’a un phénomène de corruption, la plupart des refugiés qui ont accès à la terre, ce sont des bergers qui ont beaucoup d’argent, et vous comprenez qu’aller voir une autorité administrative et faire taire l’affaire devient très facile et, du coup, les communautés hôtes restent sans voix", raconte Francis Kambang.
Dans le cadre d’un projet dénommé LandCam, financé par l’Union européenne, le Cameroun ambitionne, dans les cinq prochaines années, de sécuriser les droits liés aux terres et aux ressources, et d'améliorer la gestion des zones forestières.
Le centre pour l’environnement et le développement (CED), est parmi les trois organisations du consortium LandCam.
"Le but, c’est de fédérer tous les acteurs qui travaillent sur le foncier au Cameroun pour (...) améliorer le diagnostic que nous posons sur la manière dont la terre est gérée et contribuer de manière efficace à la reforme en faisant ressortir les propositions qui viennent du terrain", a précisé à VOA Afrique, Samuel Nguiffo, secrétaire général du CED.