"Tous les citoyens sud-africains doivent avoir accès aux secteurs de santé public et privé", a déclaré le ministre de la Santé, Aaron Motsoaledi, qui a promis "une réorganisation massive" de l'ensemble du système de santé.
Cette "Assurance médicale nationale", ainsi qu'elle a été baptisée, sera financée par les cotisations patronales et salariales et doit être opérationnelle d'ici 2026.
Le nouveau système doit réduire le fossé entre les Sud-Africains les plus riches, qui ont accès à une excellente médecine privée, et les pauvres, qui dépendent souvent d'établissements publics mal équipés et en sous-effectifs, a expliqué M. Motsoaledi lors d'une conférence de presse à Pretoria.
"Les riches doivent subventionner les pauvres, les jeunes doivent subventionner les personnes âgées, les personnes en bonne santé doivent subventionner les malades", a estimé le ministre.
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"Nous avons privatisé le système de santé à une plus grande échelle encore que les Etats-Unis", a-t-il observé, ajoutant que son pays n'était "pas du tout en phase avec le reste du monde".
Quelque 8,8 millions de Sud-Africains, sur une population de 56 millions, ont aujourd'hui accès à des soins privés, tandis que la majorité dépend entièrement de l'Etat.
L'Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, dépense 4,5% de son Produit intérieur brut (PIB) pour le système privé, dont bénéficie 16% de la population, et 4,2% du PIB pour le public, qui en prend en charge 84%.
Le projet présenté par le ministre "n'est pas faisable", a prévenu le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA).
Le Congrès national africain (ANC, au pouvoir) a "détruit le système de santé sud-africain et l'assurance médicale nationale n'est qu'une tentative bâclée de dissimuler ses échecs", a ajouté la DA.
L'annonce du nouveau programme intervient au moment où le secteur de santé public traverse une grave crise, qui se caractérise notamment par un manque criant de médecins et de longues listes d'attente pour les patients.
Avec AFP