Michelle Kagari, directrice régionale adjointe à Amnesty International pointe particulièrement du doigt l'utilisation de munitions à fragmentation par les forces gouvernementales qui ont pris pour cible des bâtiments civils, notamment des écoles et des installations médicales.
"Depuis plusieurs années, une pluie de bombes et d'obus lancés par les forces armées soudanaises s'abat sur la population civile, détruisant des vies et des moyens d'existence et entraînant une grave crise humanitaire", a décalre Michelle Kagari.
Pour elle, prendre pour cible des zones et infrastructures civiles qui ne représentent pas des objectifs militaires légitimes, en utilisant sans discrimination des armes interdites et d'autres armes, constitue un crime de guerre.
Amnesty International affirme avoir trouvé des preuves sur l'utilisation de munitions à fragmentation par les forces gouvernementales qui ont pris pour cible des bâtiments civils, notamment des écoles et des installations médicales.
Au moins 35 civils ont été tués entre janvier et avril, par des bombardements aériens et des tirs d'artillerie, selon les enquêteurs de l’ONG internationale qui ne sont pas arrivés dans les zones sous contrôle du gouvernement. Khartoum interdit régulièrement aux groupes étrangers de défense des droits de l'Homme l'accès au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, ainsi qu'au Darfour, où les autorités font face à une autre insurrection depuis 2003.
L'armée n'a pu être jointe dans l'immédiat pour commenter les affirmations d'Amnesty.
Le président soudanais Omar el-Béchir est visé depuis 2009 et 2010 par deux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et contre l'humanité et génocide au Darfour. Plus de 300.000 personnes sont mortes dans ce conflit selon l'ONU.
Le médiateur de l'Union africaine (UA), Thabo Mbeki, se trouve actuellement à Khartoum, où il doit notamment discuter du conflit au Kordofan-Sud.
Le vice-président du Soudan a affirmé lundi que le gouvernement était "disposé à geler les condamnations contre les chefs rebelles" afin qu'ils puissent participer à des négociations de paix avec Khartoum.
Ces bombardements l’armée régulière affronte depuis 2011 les insurgés de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA-N) dans les provinces du Kordofan-Sud et du Nil Bleu.
Les rebelles défient les autorités fédérales dans ces régions car elles s'estiment marginalisés.