Une première opération s'est déroulée dans la région de la Boucle du Mohoun (nord, frontalier du Mali), indique un communiqué de l'état-major des armées.
"Des actions de renseignement ont permis de localiser des repaires terroristes et de conduire des actions offensives importantes. L’appui de l’artillerie aux unités terrestres a été particulièrement décisif", précise le texte qui ajoute que "les assauts sur les bases terroristes de Bourasso et Zonakuy ont permis de neutraliser au moins 100 terroristes".
Deux militaires sont morts dans l'opération et 18 autres blessés, selon l'armée. Une deuxième opération, faisant suite à l’attaque d'un site minier à Namisiguima (nord), a permis de neutraliser "plus de 20 terroristes".
Enfin, une troisième opération, cette fois "planifiée dans le cadre du G5 Sahel et conduite par des unités du Burkina Faso et du Niger", s’est déroulée du 04 au 10 juin dans la zone de Markoye (nord-est, frontalière avec le Niger) pour apporter des soins médicaux aux populations. Elle a permis de "neutraliser (tuer, ndlr) 8 terroristes", selon l'état-major burkinabè.
Le G5 Sahel, créée en 2014, était composé depuis 2017 d'une force de 5.000 militaires des armées mauritanienne, tchadienne, nigérienne, burkinabè et malienne. Cette dernière s'est retirée le mois dernier, la junte au pouvoir à Bamako estimant que l'organisation était "instrumentalisée par l'extérieur".
Selon l'armée burkinabè, ces diverses opérations aériennes et terrestres ont "engendré une flambée de violence de la part des terroristes contre les populations civiles de plusieurs localités". Dans la nuit du 11 au 12 juin, plusieurs individus armés ont attaqué la commune de Seytenga (nord, proche du Niger), tirant aveuglement sur les populations civiles.
Selon un bilan officiel, 86 personnes ont été tués et 20.000 habitants ont fui la localité. Il s'agit de la deuxième attaque la plus meurtrière jamais enregistrée au Burkina Faso, régulièrement frappé depuis 2015 par les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'organisation Etat islamique (EI).
Fin janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avait renversé dans un putsch le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'avoir été incapable d'enrayer la violence jihadiste, et fait du rétablissement de la sécurité sa "priorité". Mais les attaques ont continué ces derniers mois. Depuis 2015, elles ont fait des milliers de morts et près de deux millions de déplacés au Burkina.