Le décès de l’honorable députée Marie Louise Diouf est tombé comme un énième rappel à la vigilance au moment où une deuxième vague se confirme.
Les populations qui s’inclinent devant la mémoire de la parlementaire estiment que la propagation du virus à un si haut niveau est le reflet du relâchement qui se voit dans la société.
"C’est comme si notre vraie nature nous a rattrapé au niveau institutionnel, social et au niveau des populations de base", déplore Pape Sarr, un habitant de Dakar. "Il y a eu des gens qui appartiennent à l’État qui ont organisé de très grandes fêtes et au niveau de l’Assemblée nationale ce qui s’est passé ne démontre rien d’autre que le laisser-aller", conclut-il.
En plus de ce décès, plusieurs cas suspects sont annoncés au sein de l’Assemblée nationale.
Le député Bara Mbacké Dolly a même affirmé qu’une vingtaine de ses collègues étaient infectés et pris en charge. Une situation qui a poussé les autorités à prendre les devants, comme le confirme le ministre de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
"Ils ont réadapté rapidement la stratégie de leurs séances en allant tout de suite au huis clos. Maintenant on a juste une équipe réduite du ministre qui passe, plus les vice-présidents et les présidents des commissions de l’Assemblée Nationale. Vraiment un schéma réduit à l’extrême pour permettre de respecter les mesures barrières", assure-t-il.
Le ministre de la santé a également recommandé, conformément à la stratégie nationale, qu’on surveille l’ensemble des députés et que l’on ouvre une possibilité de tester "tous les contacts qui sont symptomatiques mais on peut aussi envisager de tester les députés qui le souhaitent".
S’appuyant sur la situation alarmante qui prévaut à l’Assemblée nationale, le ministre de la santé a de nouveau insisté sur la nécessité de respecter les mesures barrières pour conserver les acquis.
"S’il le faut, on ira jusqu’à des mesures contraignantes pour régler la question", avertit-il.
Cependant, le ministre de la santé se dit persuadé que le Sénégal a "ces ressorts de mobilisation qui lui permettent quand un enjeu est un enjeu national comme c’est le cas aujourd’hui de se lever comme un seul homme pour dire on stoppe le virus."
A quelques jours des fêtes de fin d’année, la tâche s’annonce délicate pour les autorités sanitaires qui espèrent convaincre les populations de respecter les mesures barrières.
En cas de non-respect des mesures édictées, le retour de restrictions plus sévères est fortement envisagé.