Dans sa requête de 22 pages dont l'AFP a obtenu une copie, Me Emmanuel Altit, conseil principal de Laurent Gbagbo, demande à la Chambre d'"ordonner la mise en liberté immédiate et sans condition de Laurent Gbagbo" et "de dire qu’il peut être libre d’aller où il le souhaite, par exemple dans son propre pays".
"Laurent Gbagbo pourrait en effet, à la demande de responsables politiques du pays, être amené à participer à la campagne ou même être amené, par hypothèse, à poser sa propre candidature", écrit l'avocat.
"Laurent Gbagbo, acquitté de toutes les charges portées contre lui (...) ne peut se déplacer où il veut, il ne peut tenir publiquement les propos qu’il veut, il ne peut participer aux réunions publiques auxquelles il voudrait participer".
"Le maintien du régime restrictif de liberté aurait (...) pour conséquence d’interdire à Laurent Gbagbo de jouer un rôle dans la vie publique et dans la réconciliation de son pays. Cela lui interdirait par exemple de participer d’une manière ou d’une autre aux élections présidentielles à venir".
La procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a fait appel de l'acquittement de crimes contre l'humanité prononcé en janvier en faveur de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, l'ex-chef du mouvement pro-Gbagbo des Jeunes Patriotes. Dans l'attente de la suite du procès, Gbagbo réside à Bruxelles, et Blé Goudé, qu'aucun pays n'a accueilli, est resté aux Pays-Bas.
Les deux hommes ont été jugés pour crimes contre l'humanité commis en 2010 et 2011 au cours des violences post-électorales qui avaient fait 3.000 morts en Côte d'Ivoire, avant d'être acquités et libérés sous conditions.