Au pouvoir de 2006 à 2011, M. Sambi a été inculpé le mois dernier de "corruption, détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux et forfaiture" et écroué dans sa résidence du nord de la capitale Moroni.
"Depuis le 28 août, je n'ai pas pu m'entretenir librement avec mon client, il y a toujours un gendarme affecté là pour écouter et rapporter notre conversation", s'est plaint auprès de l'AFP Ahamada Mahamoudou.
Le gendarme "m'a signifié qu'une fouille au corps était obligatoire pour rencontrer Sambi, j'ai refusé et je suis parti", a-t-il ajouté.
"Ce n'est que sur l'insistance de sa famille qui voulait avoir de ses nouvelles que j'y suis retourné", a raconté Me Mahamoudou. "On a vidé mes poches, enlevé mes chaussures, mes chaussettes avant d'entrer dans la résidence", a-t-il précisé, "j'ai discuté avec Sambi en présence du gendarme, mais pas sur le dossier".
L'avocat dit avoir saisi son bâtonnier pour dénoncer ces restrictions aux droits de la défense.
Un récent rapport parlementaire a accusé M. Sambi, ainsi que son successeur Ikililou Dhoinine, d'avoir détourné des millions de dollars dans le cadre d'un programme de vente de passeports à des apatrides qui a défrayé la chronique.
Entendus par les députés, les ex-présidents Sambi et Dhoinine ont nié les accusations qui pèsent sur eux.
Avant d'avoir été formellement écroué, M. Sambi était déjà assigné à résidence depuis quatre mois, accusé par le gouvernement d'"atteintes à l'ordre public".
L'ancien chef de l'Etat est l'un des principaux adversaires de l'actuel président Azali Assoumani. Il s'est ainsi opposé à une réforme constitutionnelle, adoptée par référendum le 30 juillet, qui permet à son successeur de prolonger son règne.
L'opposition dénonce depuis des mois les "abus de pouvoir" du chef de l'Etat, qui envisage d'organiser une élection présidentielle anticipée dès l'année prochaine.
Plusieurs adversaires du régime qui avaient appelé au boycott du référendum ont été récemment arrêtés.
Avec AFP