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L’église catholique de la RDC mobilise pour le respect de l'accord de sortie de crise


Monseigneur Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), 21 décembre 2016.
Monseigneur Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), 21 décembre 2016.

Deux cents agents ont été désignés par les 47 diocèses du pays afin d' initier les Congolais à l'organisation de manifestations pacifiques

Les évêques catholiques ont invité vendredi à Kinshasa les Congolais à se mobiliser et à se mettre "debout" pour demander l'application intégrale de l'accord de sortie de crise entre pouvoir et opposition en République démocratique du Congo, conclu sous leur médiation.

"Nous avons le devoir sacré de nous approprier (...) l'accord de la Saint-Sylvestre, l'unique feuille de route, solidement fondé sur la Constitution de la République dont il faut exiger le respect et la mise en application intégrale par les signataires", a déclaré Mgr Marcel Utembi, président de l'épiscopat congolais, à l'issue de l'assemblée générale de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

A cette occasion, une campagne de mobilisation a été lancée par la Cenco: 200 agents ont été désignés par les 47 diocèses du pays afin d' initier les Congolais à l'organisation de manifestations pacifiques.

"Il ne faut céder ni à la peur, ni au fatalisme", a enjoint Mgr Utembi qui lisait la déclaration de l'épiscopat intitulée "Le pays va mal. Debout Congolais". "Une minorité de concitoyens a décidé de prendre en otage la vie des millions de Congolais", a-t-il regretté.

Tout en présentant "un tableau sombre" du pays sur les plans politique, sécuritaire, économique et social, les évêques ont dénoncé une mise en oeuvre de l'accord insignifiante, "hypothéquant la tenue d'élections libres, démocratiques et apaisées" prévues à la fin de l'année.

L'accord de la Saint-Sylvestre, signé fin 2016, a entériné une décision de la Cour constitutionnelle qui maintient le président Joseph Kabila au pouvoir au-delà de la fin de son mandat qui a échu le 20 décembre. En contrepartie, un Premier ministre devait être désigné par l'opposition et diriger un gouvernement d'unité jusqu'à la tenue d'une présidentielle devant avoir lieu avant la fin de l'année, mais devenue de plus en plus hypothétique.

"Les prétendues solutions mises en place ne contribuent pas à la cohésion nationale. Elles risquent plutôt de hâter l'implosion" du pays, s'est inquiétée l'Église faisant allusion à la désignation par M. Kabila d'un dissident de l'opposition au poste de Premier ministre.

Âgé de 46 ans, M. Kabila a succédé à son père en janvier 2001. Élu président en 2006, il a été réélu en 2011, lors d'un scrutin entaché de fraudes massives.

Son mandat s'est achevé en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter. Son maintien à la tête du pays a aggravé la crise politique que traverse le pays.

État continent au coeur de l'Afrique, dévasté par deux guerres entre 1996 et 2003, la RDC n'a connu aucune transition démocratique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique en 1960.

Avec AFP

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