Le sondage se base sur un échantillon de 2.300 personnes interrogées en RDC en février et avril 2017.
"69 % ont indiqué que le président Joseph Kabila aurait dû quitter ses fonctions le 19 décembre 2016 à la fin de la limite des deux mandats consécutifs permise par la constitution ", rapporte l’étude.
83 % des sondés ont, selon les résultats, répondu soutenir l’accord politique conclu le 31 décembre pour sortir de l’impasse politique du pays.
L’Église catholique dont les évêques ont conduit la médiation au dialogue, a 84% de confiance des sondés bien que les prélats aient mis fin à leurs bons offices sur un constat d’impasse, laissant la charge de conclure les travaux au président Joseph Kabila.
L’impasse était, selon 72 % des personnes interrogées en février, imputée à la coalition au pouvoir de Kabila et, selon 27%, au Rassemblement, principale plate-forme de l’opposition.
-Réaction du pouvoir-
En réaction, le pouvoir de Kinshasa estime que l’échantillon étudié ne représente pas l’opinion de la majorité de Congolais.
" Il faudra étudier la validité de l’échantillon pris en compte. Nous avons un pays-continent, nous avons un pays multiculturel et la perception des problèmes et des faits sociaux n’est pas identique pour tout le monde. Je voudrais respecter l’opinion de ceux qui se sont exprimés dans ce sondage mais je voudrais quand même qu’on respecte aussi l’opinion de tous ceux qui pensent qu’il y a eu un pas. Puisqu’en fait, beaucoup de forces vives de la nation se sont impliquées jusqu’au niveau de l’église pour que nous puissions trouver une voie de sortie", a rétorqué Christophe Kolomoni, un des porte-paroles de la formation politique du président Kabila, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, PPRD.
M. Kabila a nommé, début mars, Bruno Tshibala, un proche de l’opposant historique Etienne Tshisekedi comme Premier ministre à l’issue des consultations recommandées par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).
Mais l’aile dirigée par Félix Tshisekedi du Rassemblement a boycotté la rencontre et boude le nouveau chef du gouvernement. Cette frange de l'opposition dénonce la violation de l’accord du 31 décembre et continue à exiger plutôt la nomination de son leader, le fils du défunt Etienne Tshisekedi décédé le 1er février à Bruxelles pour diriger le gouvernement. Pour elle, la nomination de M. Tshibala constitue une violation de l'accord du 31 décembre.
La tension persiste dans le pays malgré cet accord qui renvoie en décembre la tenue des élections et permet à M. Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du délai constitutionnel.
Le dernier mandat de M. Kabila s’est terminé en décembre 2016. Mais il est resté à son poste sur base d’un décret de la Cour constitutionnel. La Constitution lui interdit de se représenter pour avoir fait plus de deux mandats présidentiels.