Si les violences s'amplifient et deviennent incontrôlables au Burundi, l’ONU pourra y envoyer ses troupes basées en RDC voisine, indiquent les diplomates à l’AFP.
"Une option est de faire venir des soldats de la Monusco (la mission de l'ONU en RDC, NDLR) par la frontière avec le Burundi", a expliqué un diplomate du Conseil de sécurité qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
Les 20.000 soldats de la Monusco en RDC sont soutenus par une force de réaction rapide constituée de soldats d'élite d'Afrique du Sud, du Malawi, et de Tanzanie, qui pourraient aussi être déployés au Burundi, a ajouté ce diplomate.
Dans un projet de résolution présenté lundi au Conseil de sécurité, la France a exhorté la communauté internationale à mettre fin aux violences qui s'intensifient au Burundi et réveillent le spectre d'un génocide, comme au Rwanda voisin en 1994.
Le texte, qui menace de sanctions les auteurs de ces troubles, pourrait être soumis au vote dès cette semaine.
Le projet de résolution demande notamment au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de présenter des mesures d'ici 15 jours visant au renforcement de la présence de l'ONU au Burundi.
Le déploiement de Casques bleus au Burundi nécessiterait toutefois l'approbation des autorités burundaises ou une décision du Conseil de sécurité dans le cadre du chapitre 7, qui permet à l'ONU d'utiliser la force.
L'ambassadeur du Royaume-Uni à l'ONU, Matthew Rycroft, dont le pays préside le Conseil de sécurité en novembre, a affirmé mercredi à la presse que les négociations sur la résolution progressaient "très rapidement" et qu'un vote pourrait avoir lieu dans les prochains jours.
Car il reste à savoir si la Russie --qui a un droit de veto-- soutiendra ces sanctions, puisqu'elle considère ces violences comme des problèmes internes au Burundi.
Avec AFP