"Aujourd'hui, 40 % des personnes porteuses du VIH (plus de 14 millions) ne connaissent pas leur statut", a estimé l'Organisation mondiale de la santé dans un communiqué en citant des chiffres de 2015.
Il s'agit d'une extrapolation basée sur le nombre de personnes testées positives au VIH et qui ne le savaient pas au moment du test.
La tendance est cependant en nette amélioration depuis dix ans grâce au dépistage. L'OMS indique en effet qu'entre 2005 et 2015, la proportion de personnes connaissant leur statut pour le VIH est passée de 12 % à 60 % à l'échelle mondiale.
Selon une étude publiée par l'Union européenne, un porteur du VIH sur sept dans l'UE ignore son état.
L'insuffisance du nombre de diagnostics du VIH est un obstacle majeur à la mise en œuvre de la recommandation de l'OMS préconisant de proposer le traitement antirétroviral (TAR) à toute personne séropositive.
Aujourd'hui, 80% des personnes diagnostiquées séropositives sont sous TAR.
+10% chaque année en Russie
Le nombre de séropositifs en Russie a déjà dépassé la barre du million de personnes infectées, a averti le directeur du Centre fédéral de lutte contre le sida Vadim Pokrovski.
"Le nombre de séropositifs augmente de 10% chaque année et atteignait officiellement 1.087.339 personnes à la date du 30 septembre", a déclaré M. Pokrovski lors d'une conférence de presse à Moscou.
Avec 146,5 millions d'habitants, le taux officiel de séropositifs en Russie s'élève ainsi à 0,58% de la population, précise-t-il.
"Selon nos calculs, le nombre de séropositifs s'établit en réalité entre 1.3 million et 1.4 million de personnes", soit entre 0.89 et 0.96% de la population, ajoute-t-il.
En 2015, 110.000 nouveaux cas ont été officiellement enregistrés en Russie, soit 270 nouveaux séropositifs par jour.
Dédoublement des malades placés sous antirétroviraux en cinq ans dans le monde
Le nombre de malades du sida sous traitement anti-rétroviraux (ARV) a atteint 18,2 millions de personnes, soit la moitié des personnes qui vivent aujourd'hui dans le monde avec le VIH/sida, a annoncé lundi l'Onusida dans un rapport.
En juin 2016, "18,2 millions de personnes" avaient accès aux traitements, soit 1 million de plus qu'au début de l'année et deux fois plus qu'il y a cinq ans, selon l'Onusida.
"Si ces efforts sont poursuivis, on pourra atteindre l'objectif de 30 millions de personnes sous traitement d'ici 2020", espère l'Onusida qui a dévoilé son rapport à Windhoek, la capitale de la Namibie, l'un des pays les plus touchés de la planète.
Environ la moitié des malades du sida ont donc actuellement accès aux traitements dans le monde, où 36,7 millions de personnes vivent avec le sida.
Selon le directeur d'Onusida, Michel Sidibé, "les progrès faits sont remarquables, particulièrement en ce qui concerne les traitements qui restent incroyablement fragile.
Malgré ces progrès, le rapport rappelle que les jeunes filles et femmes de 15-24 ans sont particulièrement vulnérables face au virus, notamment en Afrique sub-saharienne.
"Les jeunes femmes font face à une triple menace: un haut risque d'infections, peu de tests et peu de suivi des traitements. Il est urgent de faire plus", s'alarme M. Sidibé.
Selon le rapport d'Onusida, 7.500 jeunes filles ont été infectées chaque semaine en 2015 dans le monde.
En Afrique du Sud, le taux très élevé de contamination chez les jeunes femmes et adolescentes s'explique notamment par le phénomène des "sugar daddies", où des hommes plus âgés troquent cadeaux et argent contre des rapports sexuels non protégés.
La plupart des pays sont encore loin d'atteindre l'objectif fixé par l'Onusida de traiter 90% des patients infectés d'ici 2020.
Il n'existe actuellement aucun vaccin, ni médicament permettant de guérir du sida, le traitement ARV permettant seulement de contrôler l'évolution du virus et d'augmenter l'espérance de vie des séropositifs.
Lueur d’espoir pour un vaccin
L'Afrique du Sud donne le coup d'envoi d'un essai clinique d'une ampleur inédite destiné à tester un vaccin expérimental contre le sida qui, si son efficacité est confirmée, pourrait enfin permettre de faire reculer la maladie.
Depuis le début de la pandémie, l'histoire de la quête d'un vaccin contre le virus VIH reste celle de la poursuite d'un Graal inaccessible. Plus de trente ans d'efforts, jusque-là en vain.
Mais, pour la première fois peut-être depuis l'identification du virus en 1983, les scientifiques pensent avoir trouvé un candidat prometteur.
Baptisée HVTN 702, l'étude qui débute mercredi va impliquer pendant quatre ans plus de 5.400 volontaires, hommes et femmes sexuellement actifs âgés de 18 à 35 ans, dans quinze sites répartis sur tout le territoire sud-africain.
Cet essai clinique, un des plus importants jamais entrepris, a ravivé les espoirs de la communauté scientifique.
"S'il est utilisé en même temps que les outils de prévention à l'efficacité prouvée que nous utilisons déjà, un vaccin sûr et efficace pourrait constituer le coup de grâce contre le VIH", a estimé Anthony Fauci, le directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID).
"Même un vaccin modérément efficace réduirait significativement le fardeau de la maladie dans des pays et des populations très infectés", a ajouté le patron du NIAID, qui participe à l'étude.
Le choix de l'Afrique du Sud pour tester ce vaccin à grande échelle n'est pas anodin. Ce pays d'Afrique australe enregistre un des taux de prévalence les plus élevés au monde (19,2% selon Onusida). Plus de 7 millions de personnes y vivent avec le VIH.
Dans le monde, deux millions et demi de personnes sont infectées chaque année par le virus, qui a fait plus de 30 millions de morts depuis les années 1980, selon une étude publiée lors de la conférence internationale de Durban (est de l'Afrique du Sud) en juillet.
Le vaccin "sud-africain", spécialement adapté aux populations locales, est une version "musclée" d'une souche testée en 2009 en Thaïlande sur plus de 16.000 volontaires.
Elle avait permis de réduire de 31,2% les risques de contamination trois ans et demi après la première vaccination.
'Changer la donne'
La sécurité du vaccin "sud-africain" a déjà été testée avec succès pendant dix-huit mois sur 252 volontaires. La nouvelle étude vise désormais à tester son efficacité.
"Les résultats obtenus en Thaïlande ne sont pas suffisants pour un lancement (...). Nous avons fixé le seuil minimal d'efficacité à 50%", a expliqué à l'AFP le Dr Lynn Morris, de l'Institut national sud-africain des maladies transmissibles (NICD).
"Nous avons l'espoir que l'efficacité soit encore bien plus forte", s'est enthousiasmé récemment devant les députés le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Malgré les espoirs suscités par ce vaccin, les spécialistes insistent sur la nécessité de ne pas baisser la garde face à la maladie.
"Un vaccin efficace changerait la donne, mais ces essais vont prendre des années", a insisté le Dr Morris. "Nous devons continuer à utiliser les autres moyens de prévention pour réduire les nouvelles contaminations".
Les traitements antirétroviraux (ARV) restent aujourd'hui de loin les plus efficaces contre la maladie.
Selon l'Onusida, la moitié des quelque 36 millions de personnes infectées par le virus qui vivent dans le monde y ont accès. Un chiffre qui a doublé en cinq ans.
Grâce à ces traitements, qui permettent de contrôler l'évolution du virus et d'augmenter l'espérance de vie des séropositifs, l'espérance de vie des Sud-Africains a bondi de 57,1 à 62,9 ans en moyenne depuis 2009, selon les autorités locales.
Les essais du nouveau vaccin sont conduits par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), le Conseil sud-africain de la recherche médicale (SAMRC), la Fondation Bill et Melinda Gates, les laboratoires Sanofi Pasteur, GlaxoSmithKline et le Réseau d'essais des vaccins contre le VIH (HVTN).