L'ex-rebelle "était directement impliqué dans le recrutement de milliers d'enfants" qu'il a par la suite "utilisés pour participer, sous l'emprise de substances illicites et d'alcool" à des opérations visant "à tuer, violer et piller l'ennemi", a déclaré la représentante de 298 victimes, Sarah Pellet.
L'accusation avait dressé mardi un tableau épouvantable des exactions présumées commises sous les ordres de Ntaganda en 2002-2003, à l'ouverture devant la CPI de la dernière phase de son procès.
Surnommé "Terminator", Ntaganda doit répondre de 13 crimes de guerre et de cinq crimes contre l'humanité commis en Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), pour lesquels il a plaidé non coupable en septembre 2015. Il est accusé d'avoir commandité des meurtres, pillages et viols commis par ses troupes.
Les déclarations finales se sont ouvertes mardi, près de trois ans après le début du procès de Ntaganda devant la CPI qui siège à La Haye, où l'ex-chef de guerre est détenu.
Plus de 15 ans après les faits, commis au cours d'un conflit qui a fait plus de 60.000 morts selon les ONG, les victimes attendent toujours que "justice soit rendue".
"Il est temps pour les victimes de mettre le passé derrière elles et d'avancer et construire un avenir", a poursuivi Mme Pellet.
Ntaganda a joué un rôle central dans la planification des opérations de l'Union des patriotes congolais et de son bras armé, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), a affirmé l'accusation mardi.
Le chef de guerre, aujourd'hui âgé de 44 ans, aurait donné les ordres, planifié et programmé les opérations, coordonné la logistique et fourni les armes à ses troupes.
Devant ses juges, l'ex-chef rebelle veut se présenter comme un "être humain", a indiqué à l'AFP son avocat, le Canadien Stéphane Bourgon. "Il est prévu que M. Ntaganda fasse une déclaration non assermentée vers la fin des plaidoiries finales", a précisé Me Bourgon.
Les audiences se tiendront jusqu'à jeudi mais les juges de la CPI pourraient ne pas rendre leur verdict avant des mois, voire des années.
Avec AFP