M. Humala et son épouse s'étaient livrés spontanément à la justice jeudi aussitôt après la décision d'un tribunal de Lima d'ordonner leur détention préventive. Après avoir passé la nuit dans une cellule de détention du tribunal, ils ont été transférés vendredi vers deux établissements pénitentiaires différents.
Ironie du sort, M. Humala se trouvera dans la même prison qu'un autre ancien président péruvien, Alberto Fujimori, contre lequel il s'était rebellé sans succès en 2000 alors qu'il était militaire et accusait M. Fujimori de gestion autocratique.
M. Humala a été transféré par hélicoptère vers son lieu de détention, une base militaire des forces spéciales dans la périphérie de Caracas. Il y sera détenu séparément de M. Fujimori, qui purge depuis 2007 une peine de 25 ans pour corruption et crimes contre l'humanité.
Nadine Heredia, elle, a été conduite dans un fourgon pénitentiaire à la prison pour femmes de Chorrilos, un quartier de Lima.
Leur incarcération témoigne du triste état de la scène politique péruvienne: en 25 ans, quatre des cinq derniers présidents ont été touchés par des scandales de corruption.
L'actuel président, Pedro Pablo Kuczynski, s'est félicité vendredi de l'action de la justice péruvienne contre la corruption.
Parlant à des journalistes, M. Kuczynski a qualifié d'"historique" la décision concernant M. Humala et son épouse. Mais "en fin de compte, ce qui se passe est très triste", a-t-il dit, déplorant "un jour tragique pour Humala et Nadine".
M. Humala est accusé de corruption et blanchiment de fonds pour avoir reçu trois millions de dollars du géant brésilien du BTP Odebrecht. Le placement en détention provisoire du couple se fonde notamment sur le témoignage de l'ancien patron d'Odebrecht, Marcelo Odebrecht. M. Humala nie avoir reçu un financement illégal.
Avec AFP