Rabat réclame l'extradition de Saïd Chaou qu'il accuse de trafic de drogue. M. Chaou soutient par ailleurs l'indépendance du Rif, une région du nord du Maroc agitée l'an dernier par un mouvement de contestation populaire.
"Le ministère public a déposé un pourvoi en cassation après la décision du tribunal de Breda de refuser l'extradition de Saïd C.", a déclaré Martine Pilaar, porte-parole du parquet.
Le tribunal de Breda (sud) avait refusé jeudi d'autoriser l'extradition en invoquant un "réel danger" de procès "inéquitable".
"Nous ne voyons pas comment les conditions d'équité d'un procès au Maroc peuvent empêcher l'extradition de Saïd C.", a expliqué Mme Pilaar à l'AFP. "Ça n'est pas à la justice néerlandaise de juger les conditions d'un tel procès" a-t-elle ajouté.
Saïd Chaou fait l'objet de deux mandats d'arrêt internationaux émis par la justice marocaine, pour "association de malfaiteurs" depuis 2010 et pour "trafic international de stupéfiants" depuis 2015.
Selon le mandat d'arrêt de 2015, dont l'AFP a obtenu une copie, Saïd Chaou est soupçonné d'avoir convoyé plusieurs tonnes de cannabis par canot pneumatique entre le nord du Maroc et le sud de l'Espagne entre 2007 et 2010 et d'avoir versé des pots-de-vin à un membre des services de sécurité marocains pour qu'il ferme les yeux sur ce trafic.
La presse marocaine souligne de son côté que cet ancien parlementaire était favorable à l'indépendance du Rif.
Le Maroc a affirmé vendredi qu'il "poursuivra ses efforts" pour obtenir l'extradition de Saïd Chaou malgré la décision défavorable rendue jeudi par la justice néerlandaise.
La justice marocaine veut le juger pour "les actes criminels graves" pour lesquels il est poursuivi, a déclaré le ministre marocain Mohamed Aujjar, cité par l'agence officielle MAP.
Avec AFP