Jean-Claude Iyamuremye, 39 ans, et Jean-Baptiste Mugimba, 56 ans, tous deux Hutus, sont soupçonnés d'avoir été miliciens et d'avoir tué des Tutsi entre avril et juillet 1994, période durant laquelle environ 800.000 personnes ont péri au Rwanda, principalement au sein de la minorité tutsi, mais aussi des Hutu modérés.
Une précédente décision de justice avait ordonné l'extradition de deux hommes afin d'être jugés au Rwanda pour des charges de génocide et crimes contre l'humanité.
Mais leurs avocats avaient fait appel, affirmant qu'ils ne seraient pas jugés de façon équitable à Kigali.
Ils se basaient sur un rapport d'un ancien responsable judiciaire néerlandais désormais conseiller du parquet rwandais.
Selon ce responsable, les avocats d'accusés de génocides "n'ont ni les connaissances, ni l'expérience, ni ne sont aptes à conduire ce genre de dossiers", et par conséquent leurs clients n'auraient pas droit à un procès équitable.
Le juge a suivi la requête et ordonné que M. Iyamuremye ne soit pas extradé "sauf si l'Etat (rwandais) peut démentir les objections soulignées par le responsable néerlandais", selon le jugement consulté par l'AFP.
Selon les médias locaux, la décision s'applique aussi pour M. Mugimba.
M. Iramuremye est accusé d'avoir participé à un massacre dans une école proche de Kigali le 11 avril 1994.
Selon le site internet du Centre du mémorial de Kigali, quelque 2.000 Tutsi et Hutu modérés avaient été tués ce jour-là près de l'Ecole technique officielle (ETO), après que les Casques bleus belges eurent quitté la zone.
M. Mugimba est quant à lui soupçonné d'avoir attaqué des Tutsi dans son quartier de Kigali.
Le génocide au Rwanda a été déclenché par l'assassinat le 6 avril 1994 du président rwandais, le Hutu Juvénal Habyarimana, dont l'avion avait été abattu.
Avec AFP