Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé lundi que son armée avait décidé de pousser la guerre sur le territoire de l'agresseur en menant des attaques dans la région russe de Koursk.
La guerre en Ukraine n'est plus circonscrite.
C'est ce qu'a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, confirmant que ses troupes avaient pénétré ces derniers jours dans la région russe de Koursk, située à l'extrême ouest du pays.
« Il n'est que juste de détruire les terroristes russes là où ils se trouvent, là où ils lancent leurs frappes. Les aérodromes militaires russes, la logistique russe… Nous voyons à quel point cela peut être utile pour se rapprocher de la paix. La Russie doit être contrainte à la paix si Poutine veut continuer à faire la guerre avec autant d'acharnement », a déclaré le président Zelenskyy.
Cent mille civils russes ont fui l’offensive ukrainienne, et le président russe Vladimir Poutine a affirmé que cela avait entraîné une hausse des enrôlements.
Sévère mise en garde à Moscou
« Il semble que l'ennemi cherche à améliorer ses positions de négociation à l'avenir. Mais de quel type de négociations pouvons-nous parler avec des gens qui lancent des frappes aveugles sur des civils, sur des infrastructures civiles et qui tentent de créer des menaces pour les installations d'énergie nucléaire ? De quoi pouvez-vous leur parler ? », a affirmé le président Poutine.
La Maison Blanche et le département d'État ont adressé lundi une sévère mise en garde à Moscou concernant l'utilisation de munitions iraniennes.
« Nous sommes prêts à apporter une réponse rapide et sévère si l'Iran devait procéder au transfert de missiles balistiques, ce qui représenterait, selon nous, une escalade dramatique dans le soutien de l'Iran à la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine. Les responsables iraniens continuent également de nier avoir fourni des drones à la Russie, alors que les preuves sont évidentes pour le monde entier », a indiqué Vedant Patel, porte-parole adjoint du département d'État américain.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, n'a pas eu grand-chose à dire lorsqu'on lui a demandé lundi si Washington craignait que l'Ukraine n'utilise des armes fournies par les États-Unis contre la Russie.
« Nous continuons à discuter de ces opérations avec nos homologues ukrainiens. Je vais les laisser parler de leurs opérations », a dit M. Kirby.
Des analystes estiment que l'action de l'Ukraine est une surprise et qu'il s'agit probablement d'une tactique visant à lasser Moscou.
« Non, vous n'êtes pas à l'abri de cette guerre »
« Je pense que les Ukrainiens voulaient faire comprendre la guerre aux Russes, leur dire : "Non, vous n'êtes pas à l'abri de cette guerre. Vous allez la ressentir au quotidien », commente Charles Kupchan, maître de conférences au centre de réflexion et d’analyse américain Council on Foreign Relations.
Des analystes qui attendent la réponse de M. Poutine disent qu'il pourrait utiliser l'incursion de l'Ukraine comme une excuse pour attaquer un pays de l'Otan qui a une frontière avec la Russie.
« Il a maintenant la preuve que les Ukrainiens qui sont armés et, selon lui, entraînés et encouragés par l'Occident, attaquent maintenant la Russie elle-même. C'est ainsi qu'il va expliquer aux Russes que cela s'est produit et qu'il n'a rien fait. Je pense donc que oui, ces quelques jours vont être assez dangereux », pense Leon Aron, membre senior de l'American Enterprise Institute.
Les habitants de Koursk ont connu ces derniers jours cette situation de danger.
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