Insécurité, terrorisme, ce sont les termes les plus utilisés à Ouagadougou après la réélection de Roch Kaboré dès le premier tour de la présidentielle. Le message est clair: les populations veulent la sécurité.
"Je vois que nous sommes dans une situation d’insécurité. Si le Président Roch Kaboré pouvait essayer de trouver une solution, un consensus, une entente avec les terroristes afin de restaurer la paix au Burkina Faso, ça va aller", a dit Judicael, un Ouagalais.
"Ce qu’on veut solliciter venant de Roch Kaboré c’est de voir cette question de l’insécurité. C’est notre grande préoccupation", affirme Hamza Wanga, un autre Burkinabè.
Il n’y a pas que l’insécurité, il y a aussi le chômage. "Si le Président Roch Kaboré pouvait créer des usines de transformation. Si par exemple il arrive à créer 10 usines, regardez le nombre de personnes qui vont travailler là-bas et qui pourront subvenir à leurs besoins", note Moussa Baby, un étudiant.
"Il faut urgemment mettre en place un nouveau contrat social qui permet à chaque Burkinabè de se reconnaître dans le Faso et de s’engager pour le Faso. Cette première étape est très difficile", a déclaré Lionnel Bilgo, analyste politique.
En plus du défi sécuritaire, Roch Kaboré a d'autres défis à relever. "Le président doit travailler à prendre en compte les préoccupations de ceux qui n’ont pas exprimé leur vote pour une raison ou une autre. Le troisième point c’est la question de la réconciliation. Je mets dans cette question les relations avec les partenaires sociaux. Durant le premier mandat de Roch Kaboré il y a eu de très grands remous sociaux notamment avec les syndicats", indique Paz Hien, juriste et analyste politique.
Les résultats provisoires des législatives publiés samedi donnent au parti de Blaise Compaoré, le CDP, le plus grand nombre de députés après le parti au pouvoir, soit 20 députés. Il devient le premier parti d’opposition détrônant ainsi l’UPC de Zephirin Diabré.
Avec 56 députés sur les 127 que compte l'Assemblée, le parti du président Kaboré n’obtient pas la majorité, mais il peut compter sur ses alliés pour gouverner.