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L'Irak doit faire plus pour les victimes d'abus sexuels du groupe Etat islamique selon l'ONU


Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, 5 avril 2017
Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, 5 avril 2017

L'Irak doit faire davantage pour assurer des soins et une protection aux milliers de femmes et d'adolescentes victimes de violences sexuelles de la part des djihadistes du groupe Etat islamique (EI), a estimé l'ONU mardi.

Dans un récent rapport, la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak et le Haut-Commissariat aux Droits de l'homme de l'ONU ont également averti que les enfants nés de ces violences risquaient d'être victimes toute leur vie de discriminations et d'abus.

"Les blessures physiques, mentales et émotionnelles infligées par l'EI sont presque au-delà de la compréhension", a affirmé le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad al Hussein, dans un communiqué.

"Si les victimes doivent reconstruire leur vie et par conséquent celle de leurs enfants, elles ont besoin de justice et de réparation", a-t-il souligné.

Le rapport publié mardi énumère les abus horribles, tels que viols, enlèvements, esclavage et traitements inhumains, endurés par les femmes et les adolescentes, en particulier celles issues de la minorité yazidi, dans les zones contrôlées par l'EI.

En 2014, des djihadistes ont tué des milliers de Yazidis dans leur fief du mont Sinjar, dans le nord de l'Irak, et enlevé des milliers de femmes et d'adolescentes, pour les réduire à l'état d'esclaves sexuelles.

Environ 3.000 d'entre elles seraient encore en captivité.

Le rapport de l'ONU souligne que Bagdad a le devoir, au regard du droit irakien et du droit international, de juger les responsables et d'accorder des réparations aux victimes.

Mais il relève des "manques" dans la justice pénale irakienne, "qui ne parvient pas à assurer (...) la protection des femmes et des enfants qui ont été sujets à des violences sexuelles et à d'autres formes de violence".

Il ajoute que les femmes mariées, avec ou sans leur consentement, à des djihadistes de l'EI, risquent "la discrimination et des formes de punition collective".

Le rapport se penche en particulier sur le sort des centaines d'enfants nés dans les zones contrôlées par l'EI sans certificats de naissance ou avec des documents de l'EI non reconnus par les autorités irakiennes.

"Le gouvernement doit s'assurer que (ces enfants) seront protégés d'une marginalisation et d'abus", a insisté Zeid Ra'ad al Hussein.

Avec AFP

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