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L'Iran n'enverra pas de pèlerins à La Mecque, déclenchant une nouvelle crise avec Ryad


Un Mulsulman prie à la la montagne de la Miséricorde lors du pélerinage d'Hajj, au Mont Arafat, près de la Mecque, en Arabie Saoudite.
Un Mulsulman prie à la la montagne de la Miséricorde lors du pélerinage d'Hajj, au Mont Arafat, près de la Mecque, en Arabie Saoudite.

L'Iran a annoncé dimanche qu'il n'enverrait pas cette année de pèlerins au hajj à La Mecque en Arabie saoudite, en accusant les autorités saoudiennes d'"entraves", dernière crise en date entre les deux grands rivaux régionaux.

Ce sera la seconde fois en près de 30 ans que les Iraniens n'iront pas en Arabie saoudite pour le pèlerinage, l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens.

Ryad et Téhéran, dont les relations diplomatiques sont rompues depuis janvier, menaient depuis plusieurs mois des discussions difficiles pour fixer les conditions de l'organisation du pèlerinage prévue cette année en septembre.

"Après deux séries de négociations sans résultats à cause des entraves des Saoudiens, les pèlerins iraniens ne pourront malheureusement pas effectuer le hajj", a déclaré le ministre de la Culture, Ali Janati.

"L'Arabie saoudite s'oppose au droit absolu des Iraniens d'effectuer le Hajj et empêche les pèlerins de retrouver le chemin d'Allah", a affirmé l'Organisation iranienne du Hajj dans un communiqué.

Elle a reproché aux Saoudiens de ne pas avoir répondu aux demandes de l'Iran concernant "la sécurité et le respect des pèlerins iraniens".

Au précédent pèlerinage en septembre 2015, une gigantesque bousculade à la Mecque a fait 2.300 morts dont 464 Iraniens.

La semaine dernière, une délégation iranienne était rentrée bredouille après une nouvelle mission en Arabie saoudite pour tenter de trouver un accord sur le pèlerinage des Iraniens.

"Le ministère saoudien du Hajj et ses responsables n'avaient pas l'autorité nécessaire pour prendre des décisions", avait alors déploré Saïd Ohadi, président de l'Organisation iranienne du Hajj, en précisant que les Saoudiens n'avaient pas accepté les conditions de l'Iran.

Le ministère saoudien du Hajj avait en revanche tenu la partie iranienne responsable "de l'impossibilité pour ses pèlerins d'effectuer le hajj cette année".

De précédents pourparlers en avril n'avaient pas non plus donné de résultat, dans un climat particulièrement tendu depuis la rupture des relations diplomatiques en janvier.

Ryad avait proposé que les Iraniens puissent obtenir des visas électroniques imprimables, toutes les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran étant fermées. Ce que Téhéran avait alors accepté.

Depuis avril 2015, l'Iran a suspendu le petit pèlerinage à la Mecque après l'agression de deux jeunes pèlerins iraniens par des policiers saoudiens. Environ 500.000 pèlerins iraniens se rendaient chaque année en Arabie saoudite pour ce petit pèlerinage, ou la Omra, qui s'effectue à n'importe quelle période de l'année.

En 2015, quelque 60.000 Iraniens s'étaient rendus à la Mecque pour le grand pèlerinage.

Il s'agit d'une nouvelle crise entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite qui s'opposent sur toutes les crises régionales, en particulier en ce qui concerne la Syrie, l'Irak ou encore le Yémen.

Les deux pays avaient déjà rompu leurs relations de 1987 à 1991, en raison d'affrontements entre pèlerins iraniens et forces saoudiennes lors du hajj de 1987 (plus de 400 morts dont une majorité d'Iraniens).

La nouvelle rupture en 2016, à l'initiative de l'Arabie saoudite, a été motivée par le saccage des missions diplomatiques saoudiennes, dont l'ambassade à Téhéran, par des manifestants iraniens qui protestaient contre l'exécution par Ryad d'un opposant et dignitaire religieux chiite saoudien.

Avec AFP

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