Cette loi, en discussion depuis plus trois ans, pérennise la pratique de non expulsion des mineurs non-accompagnés. Déjà validée par le Sénat, elle a été adoptée par 375 voix contre 13 à la Chambre des députés.
Le chef du gouvernement, Paolo Gentiloni, a salué sur Twitter "un choix de civilisation, pour la protection et l'intégration des plus faibles".
Le texte instaure notamment des procédures précises pour identifier les mineurs et vérifier leur âge, exige leur transfert vers un centre d'accueil spécifique dans un délai de 30 jours après leur arrivée, promeut la figure du tuteur et le placement en famille d'accueil et garantit leur accès aux soins et à l'éducation.
"L'Italie peut se dire fière d'être le premier pays d'Europe à se doter d'un système organique qui considère les enfants migrants avant tout comme des enfants", a salué l'ONG Save the children.
Selon le ministère de l'Intérieur, 25.846 mineurs non-accompagnés ont débarqué en Italie en 2016, soit l'équivalent de 2014 et 2015 réunis et environ 14% du total des arrivées, une proportion restée constante début 2017.
Mais dans un système d'accueil italien au bord de l'implosion, les plus jeunes n'ont pas toujours reçu un accueil adéquat, d'autant qu'une ancienne norme les plaçant sous la tutelle du maire de leur commune d'arrivée les a longtemps concentrés dans les villes portuaires.
Cette fréquente absence de perspectives a aussi favorisé les fugues: plus de 6.000 mineurs ont disparu des centres d'accueil l'année dernière, le plus souvent pour rejoindre des proches dans le nord de l'Europe, au risque de tomber aux mains de réseaux criminels.
Parmi les rares opposants à la loi, des élus de la Ligue du Nord, parti anti-euro et anti-immigrés, ont dénoncé un texte incitant les adultes à envoyer les plus jeunes membres de leur famille affronter seuls les dangers du voyage clandestin.
Avec AFP