La cour d'appel de Tripoli a suspendu l'accord entre la Libye et l'Italie sur l'immigration en attendant de statuer sur le sujet, a annoncé le ministère de la Justice du gouvernement d'union nationale (GNA).
"L'affaire est toujours en cours d'examen (...) et il n'y a pas eu de décision finale", a-t-il précisé.
Le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, a signé à Rome le 2 février avec son homologue italien Paolo Gentiloni un mémorandum d'accord visant à renforcer la lutte contre l'immigration clandestine depuis la Libye, pays d'Afrique du nord d'où partent chaque année des milliers de migrants vers l'Italie.
Mais l'autorité de M. Sarraj et du GNA, bien que soutenus par la communauté internationale, n'est pas reconnue par le Parlement issu des élections de 2014. Ce dernier appuie un gouvernement rival basé aussi dans l'est libyen.
Le GNA, issu d'un accord interlibyen parrainé par l'ONU et signé en décembre 2015 au Maroc, gère les affaires courantes mais peine à asseoir son autorité à l'échelle de tout le pays, notamment dans l'est.
Le Parlement libyen élu, basé à Tobrouk (est), avait déclaré le 8 février "nul et non avenu" l'accord car, n'ayant pas reçu la confiance du Parlement, le GNA et son chef, le Premier ministre Fayez al-Sarraj, "n'ont aucun statut juridique dans l'Etat libyen".
Les Européens envisagent des mesures pour bloquer l'arrivée de milliers de migrants depuis la Libye mais leurs plans sont critiqués par des organisations internationales et ONG qui redoutent de mauvais traitements à l'encontre des migrants bloqués en Libye faute de pouvoir traverser la Méditerranée.
Les passeurs de migrants clandestins profitent du chaos qui règne en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La plupart des départs ont lieu depuis l'ouest du pays, à destination de l'Italie située à seulement 300 kilomètres.
Selon l'ONG espagnole Pro-Activa Open Arms, environ 250 migrants africains seraient morts dans le naufrage de deux canots gonflables repêchés jeudi au large de la Libye.
Avec AFP