Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Coronavirus

L'OMS publie un rapport sur les origines du Covid

Des membres de l'Université nationale des sciences et technologies (NUST) travaillent dans un centre de test de laboratoire COVID-19 à l'hôpital Mpilo de Bulawayo, Zimbabwe, le 25 avril 2020.
Des membres de l'Université nationale des sciences et technologies (NUST) travaillent dans un centre de test de laboratoire COVID-19 à l'hôpital Mpilo de Bulawayo, Zimbabwe, le 25 avril 2020.

Les experts internationaux récemment dépêchés en Chine pour enquêter sur les origines de la pandémie de Covid-19 présentent mardi le détail de leurs conclusions, qui privilégient la transmission via un animal intermédiaire sans pouvoir l'identifier à ce stade.

Le rapport conjoint des experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Chine fait suite à une mission sur les origines de la transmission du virus à l'homme, jugée extrêmement importante pour tenter de mieux lutter contre une possible prochaine épidémie, menée sur le terrain du 14 janvier au 9 février.

Parallèlement, plusieurs pays en Europe frappés par une troisième vague épidémique continuent d'annoncer des mesures pour tenter de limiter la propagation du virus, en particulier concernant les voyages.

L'Allemagne va ainsi renforcer pour les "8 à 14 prochains jours" les contrôles autour de ses frontières terrestres, notamment avec la France, le Danemark et la Pologne. Les policiers ne pourront "pas renvoyer les voyageurs" d'où ils arrivent mais vérifieront qu'ils ont un test négatif de moins de 48h et se sont enregistrés auprès des autorités sanitaires allemandes.

L'Italie, dont l'essentiel du territoire est actuellement soumis à de sévères restrictions, va pour sa part imposer un isolement de cinq jours aux voyageurs venant de l'Union européenne. Ils devront en outre effectuer un test avant leur départ, ainsi qu'un autre à l'issue de leur isolement.

En France, où le nombre de patients en réanimation a dépassé le pic de la deuxième vague à l'automne, les autorités sont sous pression pour décider de nouvelles restrictions et ne pas franchir "la ligne rouge" du tri des patients, mise en garde brandie par les médecins.

Le chat, le lapin, le vison...

C'est dans ce contexte que le rapport des experts de l'OMS est chargé éclairer les origines de la pandémie, qui a fait au moins 2,79 millions de morts, selon un bilan établi mardi par l'AFP, quinze mois après la détection des premiers cas de Covid-19 fin décembre 2019 à Wuhan (Chine).

Selon les éléments du rapport dont l'AFP a obtenu copie lundi, ses auteurs jugent la transmission du virus à l'être humain par un animal intermédiaire "probable à très probable", tandis que l'hypothèse d'un incident de laboratoire est au contraire qualifiée d'"extrêmement improbable".

L'étude privilégie la théorie généralement admise de la transmission naturelle du virus d'un animal réservoir (probablement la chauve-souris) à l'humain, par l'intermédiaire d'un autre animal non encore identifié.

Parmi les suspects figurent le chat domestique, le lapin ou le vison, ou encore le pangolin ou le blaireau-furet.

La transmission directe du virus via l'animal réservoir est toutefois jugée "possible à probable" par les experts. Ils n'écartent par ailleurs pas l'hypothèse d'une transmission par de la viande surgelée - piste privilégiée par Pékin -, jugeant ce scénario "possible".

Le rapport recommande de poursuivre des études sur la base de ces trois hypothèses, mais balaie en revanche la possibilité d'une transmission à l'humain lors d'un accident de laboratoire.

"Il y aura d'autres pandémies"

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et le président du Conseil européen Charles Michel doivent également présenter mardi un projet de "traité international sur les pandémies" visant à mieux affronter les inévitables crises sanitaires à venir.

"Il y aura d'autres pandémies et d'autres situations d'urgence sanitaire de grande ampleur. Aucun gouvernement ni aucun organisme multilatéral ne peut, seul, faire face à cette menace", soulignent les dirigeants d'une vingtaine de pays dans une tribune publiée mardi dans de nombreux quotidiens internationaux.

Parmi les signataires figurent le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson, ou encore les présidents sud-coréen Moon Jae-in, sud-africain Cyril Ramaphosa, indonésien Joko Widodo et chilien Sebastian Piñera.

Un traité "devrait conduire à une plus grande responsabilisation mutuelle et à un partage des responsabilités" et "favoriser la transparence et la coopération au sein du système international", estiment-ils, appelant à "tirer les enseignements" du Covid-19 et à travailler avec la société civile et le secteur privé.

"N'abandonnez pas maintenant"

En attendant, les campagnes de vaccination progressent peu à peu.

Le laboratoire allemand BioNTech a annoncé mardi qu'il comptait fabriquer en 2021 jusqu'à 2,5 milliards de doses de son vaccin développé avec l'américain Pfizer, soit 25% de plus qu'annoncé initialement.

Aux Etats-Unis, le président américain Joe Biden a annoncé lundi une accélération de la campagne de vaccination aux Etats-Unis mais lancé dans le même temps une mise en garde: "La guerre contre le Covid-19 est loin d'être gagnée". "L'heure n'est pas aux célébrations. N'abandonnez pas maintenant!", a-t-il lancé.

Au Royaume-Uni, la situation s'est nettement améliorée sous l'effet du confinement imposé depuis début janvier et de la campagne de vaccination. Les autorités sanitaires n'ont ainsi rapporté aucun décès à Londres pour la journée de dimanche, pour seulement la deuxième fois cette année.

Toutes les actualités

Expiration de "Title 42" aux États-Unis: de nouvelles restrictions au droit d'asile entrent en vigueur

Expiration de "Title 42" aux États-Unis: de nouvelles restrictions au droit d'asile entrent en vigueur
Attendez s'il vous plaît

No media source currently available

0:00 0:01:29 0:00

Unicef: 67 millions d'enfants privés de vaccins à cause du Covid

ARCHIVES - Un enfant dans les bras de sa mère se fait administrer une dose de vaccin contre la poliomyélite, en RDC, le 19 juin 2018. (Twitter/Unicef)
ARCHIVES - Un enfant dans les bras de sa mère se fait administrer une dose de vaccin contre la poliomyélite, en RDC, le 19 juin 2018. (Twitter/Unicef)

Entre 2019 et 2021, 67 millions d'enfants ont été privés totalement ou partiellement de vaccins vitaux en raison des perturbations liées au Covid-19, ramenant le monde plus de 10 ans en arrière en termes de vaccination infantile, s'alarme l'ONU.

En trois ans, en raison des contraintes subies par les systèmes de santé ou des confinements liés à la pandémie, "plus d'une décennie d'avancées en termes d'immunisation de routine des enfants a été sapée", et "se remettre sur la bonne voie va être un défi", souligne le rapport de l'Unicef publié mercredi, qui s'inquiète de risques d'épidémies de rougeole ou de polio.

Selon l'agence onusienne, cette couverture vaccinale est en baisse dans 112 pays. Et entre 2019 et 2021, le taux de vaccination infantile dans le monde a chuté de 5 points de pourcentage, à 81%, un niveau jamais vu depuis 2008: 67 millions d'enfants ont ainsi manqué des vaccins, en particulier en Afrique et en Asie du Sud, et 48 millions d'entre eux n'ont reçu aucune dose d'aucune sorte.

Une situation d'autant plus inquiétante que ce déclin s'est produit à la fin d'une décennie où "la croissance de la vaccination infantile stagnait", après la hausse massive des années 1980, souligne l'agence onusienne. "Les vaccins ont joué un rôle vraiment important pour permettre aux enfants de vivre une longue vie en bonne santé", alors "tout déclin dans les taux de vaccination est inquiétant", a déclaré à l'AFP Brian Keeley, rédacteur en chef du rapport.

L'immunisation des enfants sauve ainsi 4,4 millions de vies chaque année, souligne l'Unicef, un nombre qui pourrait grimper à 5,8 millions si le monde parvenait d'ici 2030 à réduire de moitié le nombre d'enfants privés de vaccins essentiels et à atteindre 90% de couverture pour les vaccins vitaux clés.

Avant l'introduction du vaccin en 1963, la rougeole tuait quelque 2,6 millions de personnes par an, principalement des enfants. Un chiffre tombé à 128.000 en 2021 pour cette maladie qui aujourd'hui inquiète particulièrement l'ONU.

En trois ans, le taux de vaccination contre la rougeole si contagieuse qu'elle nécessite 95% de vaccinations dans une communauté pour atteindre l'immunité collective a baissé de 86 à 81%, selon le rapport. Et le nombre de cas de rougeole a doublé en 2022 par rapport à 2021.

Confiance en baisse

La chute du taux de vaccination, similaire pour la polio, la diphtérie ou la coqueluche, se produit par ailleurs dans un contexte plus large de "crise de survie" des enfants, note l'Unicef, soulignant une superposition de crises (malnutrition, impacts du changement climatique, pauvreté)

"C'est de plus en plus difficile pour les systèmes de santé et les gouvernements de faire face aux besoins de vaccinations", souligne Brian Keeley. Pour améliorer la couverture vaccinale, il faut pourtant "renforcer les soins de santé primaires et fournir aux personnels en première ligne, majoritairement féminins, les ressources et le soutien dont ils ont besoin", insiste l'Unicef.

Sans oublier les 67 millions d'enfants privés de vaccins pendant le Covid qui vont sortir du groupe d'âge visés par les vaccinations, plaide M. Keeley, appelant pour eux à un "programme déterminé de rattrapage".

En parallèle, alors que les débats autour du Covid ont remis les anti-vaccins sur le devant de la scène, le rapport s'inquiète d'une baisse de la confiance dans la vaccination dans 52 pays sur 55 étudiés. "Ces données sont un signal d’alerte préoccupant", a mis en garde la patronne de l'Unicef Catherine Russell dans un communiqué.

"La confiance à l'égard de la vaccination de routine ne doit pas compter elle aussi parmi les victimes de la pandémie, sous peine de voir prochainement un grand nombre d'enfants succomber à la rougeole, à la diphtérie ou à d'autres maladies évitables".

Dans la moitié de ces 55 pays, la confiance vaccinale "notoirement changeante" reste au-dessus de 80%, tempère toutefois l'Unicef. Et malgré cette défiance, "il y a des raisons d'être optimiste sur le fait que les services reprennent dans un certain nombre de pays", estime Brian Keeley, évoquant des données préliminaires "encourageantes" pour les vaccinations en 2022.

Mais "même si nous arrivons à retrouver le niveau où nous étions avant la pandémie, avec un peu de chance dans quelques années", il faudra encore faire des progrès pour vacciner ceux qui étaient privés de leurs injections déjà avant le Covid, insiste-t-il.

Covid: pandémie ou endémie, l'OMS appelle à la prudence sur le choix des mots

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, prononce un discours lors de la 72e session du Comité régional de l'OMS pour l'Europe le 12 septembre 2022.
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, prononce un discours lors de la 72e session du Comité régional de l'OMS pour l'Europe le 12 septembre 2022.

Pandémie, phase endémique, virus saisonnier... l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé mardi à être prudents sur les termes qui sont utilisés pour définir l'évolution du virus.

Durant la première semaine de mai, le comité d'urgence de l'OMS sur le Covid, qui se réunit tous les trois mois, devra dire s'il faut maintenir l'alerte maximale, a indiqué le Dr. Michael Ryan, chargé du Programme OMS de gestion des situations d'urgence sanitaire, lors d'une conférence de presse à Genève.

Il a dit espérer qu'à cette occasion le comité aura des "conseils positifs" à donner au chef de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus (à qui revient la décision finale), "concernant leur évaluation de la trajectoire de la pandémie et l'existence ou non d'une urgence de santé publique de portée internationale".

L'OMS avait décrété cette alerte maximale le 30 janvier 2020 lorsque le monde comptait moins de 100 cas et aucun décès en dehors de la Chine. Ce n'est que lorsque le Dr Tedros avait qualifié la situation de pandémie, en mars 2020, que le monde avait pris la pleine mesure de la gravité de la menace sanitaire.

Mardi, le Dr Ryan a souligné que l'"on n'éteint pas un interrupteur pour passer automatiquement à une situation endémique. Il est beaucoup plus probable que nous allons passer d'un chemin cahoteux vers un modèle plus prévisible". Il a ainsi appelé à la prudence face au choix des mots.

"Je pense qu'il y a un malentendu. Très souvent les virus respiratoires, par exemple, comme la grippe, ne passent pas par une phase endémique", a-t-il indiqué. "Ils passent d'une pandémie à des niveaux d'activité très faibles, avec des épidémies potentiellement saisonnières ou des épidémies qui se produisent sur une base annuelle ou semestrielle", a-t-il expliqué.

Concernant le Covid, qui est un virus respiratoire, l'OMS s'attend donc à ce qu'il passe "à une phase de faible incidence avec des pics potentiels, en particulier lorsqu'à certaines saisons les gens se retrouvent à l'intérieur" des maisons et immeubles en raison du froid, a ajouté le Dr Ryan.

Mais il a insisté sur le fait que le virus lui-même ne disparaîtra pas : "Nous ne l'éliminerons pas et le virus SARS-CoV-2 rejoindra le panthéon des virus respiratoires, comme les virus de la grippe" et "continuera à provoquer des maladies respiratoires importantes".

Des laboratoires mobiles de vaccins arrivent au Rwanda

Le logo de la société BioNTech sur le bâtiment où la production du vaccin COVID-19 a commencé, à Marburg, en Allemagne, le 13 février 2021.
Le logo de la société BioNTech sur le bâtiment où la production du vaccin COVID-19 a commencé, à Marburg, en Allemagne, le 13 février 2021.

Six unités mobiles de production de vaccins de la société pharmaceutique allemande BioNTech sont arrivées lundi au Rwanda, les premières expéditions de ce type envoyées en Afrique alors que le continent cherche à stimuler la fabrication de vaccins à ARN messager, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les unités, fabriquées à partir de conteneurs recyclés, sont arrivées à Kigali, la capitale du Rwanda, où elles seront assemblées pour constituer un centre de production de vaccins contre diverses maladies. "C'est un moment historique", a déclaré le directeur de l'exploitation de BioNTech, Sierk Poetting. La pandémie de Covid-19 a mis en évidence la dépendance du continent aux vaccins importés.

Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies du continent (Africa CDC), moins de 50% des 1,2 milliard d'habitants du continent sont entièrement vaccinés contre le Covid-19. Le centre de Kigali capable à terme de produire jusqu'à 100 millions de vaccins à ARN messager par an mettra au moins douze mois avant de commencer à émettre.

Cette technologie "peut se déplacer n'importe où", a mis en avant Sierk Poetting, sans donner de détails sur le coût du projet. Les unités mobiles, baptisés BioNTainer, produiront également des traitements pionniers en phase de développement contre des maladies comme le paludisme, la tuberculose et le VIH qui sont parmi les principales causes de mortalité en Afrique.

BioNTech a indiqué avoir employé neuf scientifiques locaux, viser à augmenter le personnel à au moins une centaine d'ici l'année prochaine et faire en sorte que des employés rwandais dirigent l'installation. Le Rwanda distribuera les vaccins aux 55 pays membres de l'Union africaine.

"Cela montre le pouvoir de la science, des partenariats et de l'humanité, ce que les gens peuvent faire pour lutter contre une terrifiante pandémie", a déclaré le ministre de la Santé, Sabin Nsanzimana. L'installation du Rwanda est la première des trois prévues pour l'Afrique avec des livraisons prévues pour l'Afrique du Sud et le Sénégal, selon BioNTech.

Le Congrès vote la déclassification des renseignements sur l'origine du covid

Le Capitole à Washington, capitale des États-Unis, le 7 février 2023.
Le Capitole à Washington, capitale des États-Unis, le 7 février 2023.

Le Congrès des Etats-Unis a adopté vendredi une loi qui ordonne aux services de renseignement américains de déclassifier leurs informations sur l'origine de la pandémie, alors que l'hypothèse d'une fuite de laboratoire est revenue au premier plan.

Dans un rare moment d'union, les élus de la Chambre des représentants ont voté ce texte à l'unanimité. Il avait déjà été adopté au Sénat avec le soutien des deux partis et il revient désormais au président démocrate Joe Biden de le promulguer. La directrice du renseignement national, Avril Haines, aura alors 90 jours pour déclassifier "toute information sur les liens potentiels entre l'institut de virologie de Wuhan et l'origine du coronavirus".

Allocution sur l'état de l'Union: ce que Joe Biden a dit aux parlementaires
Attendez s'il vous plaît

No media source currently available

0:00 0:03:43 0:00

Un nouveau coronavirus, responsable du Covid-19, est apparu il y a plus de trois ans dans cette province chinoise avant de s'étendre dans le monde entier, où il a tué au moins sept millions de personnes. Les communautés scientifiques et du renseignement ont immédiatement cherché à déterminer son origine, pour mieux prévenir et combattre une prochaine pandémie.

Auditionnée cette semaine au Congrès, Avril Haines a souligné qu'il y avait un consensus large sur le fait qu'il ne s'agissait "ni d'une arme biologique ni d'une manipulation génétique". Mais la communauté du renseignement américain est divisée entre les tenants "d'une fuite de laboratoire", et ceux "d'une exposition à un animal contaminé", a-t-elle rappelé.

La première hypothèse, vivement contestée par les autorités chinoises, a gagné en crédit récemment, après avoir été jugée comme étant la plus probable par le directeur de la police fédérale (FBI) Christopher Wray et le ministère américain de l'Energie. Dans la foulée, l'Organisation mondiale de la Santé avait exhorté tous les pays, notamment les Etats-Unis, à partager leurs informations sur l'origine du Covid.

Voir plus

XS
SM
MD
LG