La délégation d'ambassadeurs envoyée par le Conseil de sécurité de l'ONU, arrivée mardi en RDC, y a notamment rencontré le président Félix Tshisekedi, et s'est rendue samedi à Goma où elle a rencontré des responsables locaux et visité un camp de déplacés.
Membre de cette délégation, l'ambassadeur de France à l'ONU, Nicolas de Rivière a estimé dimanche devant la presse que le M23 devait se retirer des territoires qu'il occupe, ajoutant qu'"il n'y a plus à démontrer que le Rwanda soutient le M23" et que des éléments rwandais font régulièrement des incursions dans la province congolaise du Nord-Kivu, dont Goma est le chef-lieu.
Seul un dialogue pourra résoudre ce conflit, a-t-il ajouté.
"La sortie de ce conflit ne peut-être que politique, et ne peut se faire que par des négociations", a-t-il souligné.
Un autre délégué, l'ambassadeur du Gabon à l'ONU Michel Xavier Biang, a abondé dans ce sens, estimant que "la diplomatie doit prévaloir".
Cette visite intervient juste après l'échec d'un cessez-le-feu dans l'est de la RDC, négocié avec la médiation de l'Angola et rompu mardi, le jour même où il devait entrer en vigueur.
D'autres initiatives de paix similaires ont échoué par le passé. L'est de la RDC, frontalier notamment du Rwanda, reste en proie à une flambée de violence depuis que la milice du M23 a repris les armes fin 2021, et s'est emparée de pans entiers du territoire.
Les combattants du M23 ont également progressé ces derniers jours, menaçant désormais de bloquer toutes les routes d'accès à Goma, principale ville de l'est de la RDC, toute proche du Rwanda et qui compte plus d'un million d'habitants.
Les combats entre les forces congolaises et le M23, que la RDC et d'autres pays disent soutenu par le Rwanda, ont jusqu'ici déplacé plus de 800.000 habitants, d'après l'ONU.
Samedi, cinq civils ont été tués par des bombardements lors d'affrontements entre forces congolaises et M23 à Kahumiro, à 120 km au nord de Goma, d'après des responsables de sécurité et des habitants.
La RDC, mais également des experts de l'ONU, les Etats-Unis, la France et plusieurs autres pays estiment que le Rwanda soutient directement le M23, ce que Kigali dément formellement.