M. Guterres demande la constitution d'un groupe d'observation qui inclurait des civils, ainsi que des militaires à la retraite d'organisations comme l'Union africaine, l'Union européenne, et la Ligue arabe.
Dans une lettre adressée aux Etats membres du Conseil de sécurité et consultée par l'AFP, il rappelle que les parties belligérantes, qui se sont entendues sur un cessez-le-feu le 23 octobre à Genève souhaitent toutes les deux éviter la présence de troupes étrangères armées.
Par conséquent, "J'encourage les Etats membres et les organisations régionales à soutenir la concrétisation du mécanisme de cessez-le-feu, notamment en fournissant des observateurs internationaux sous la bannière des Nations unies", déclare-t-il dans cette lettre datée de mardi.
Le secrétaire général demande aussi à toutes les nations de respecter l'embargo onusien sur les armes en Libye, qui a été manifestement bafoué.
Selon les conditions du cessez-le-feu, toutes les forces étrangères doivent quitter la Libye sous les trois mois.
20.000 soldats et mercenaires étaient encore dans le pays début décembre, selon l'émissaire de l'ONU Stephanie Williams.
Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est de la Libye a profité du soutien de la Russie, de l'Egypte, des Emirats arabes unis, et de l'Arabie saoudite.
M. Haftar a obtenu une trêve après avoir été repoussé par une offensive des troupes du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et fortement soutenu par la Turquie.
La proposition du secrétaire général de l'ONU prévoit que les observateurs opèrent initialement dans une zone triangulaire de la Libye, aux environs de Syrte, la ville natale de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi. Son renversement en 2011, soutenu par les pays occidentaux, avait précédé une décennie de troubles en Libye.
Les observateurs se joindraient aux forces libyennes pour la supervision du cessez-le-feu dans la zone, le retrait des forces étrangères, et l'élimination des mines et autres explosifs.
Ils élargiraient ensuite leur zone d'action dans le pays si les conditions le permettent, et jusqu'à ce qu'ils puissent être remplacées par une force nationale unifiée libyenne.
Si le cessez-le-feu signé en octobre a jusqu'ici globalement tenu, le maréchal Haftar a récemment appelé ses forces à reprendre les armes pour "chasser l'occupant" turc, poussant Ankara à menacer de représailles.