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L'opération pour reprendre Mossoul-ouest centrée sur l'aéroport


Les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) tirant sur les positions du groupe Etat islamique, Mossoul-ouest, Irak, le 22 février 2017.
Les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) tirant sur les positions du groupe Etat islamique, Mossoul-ouest, Irak, le 22 février 2017.

L'opération pour reprendre au groupe Etat islamique la partie ouest de Mossoul se concentre sur l'aéroport, dont les forces irakiennes veulent prendre le contrôle avant de lancer l'assaut sur la ville.

L'aéroport est la porte d'entrée de la partie occidentale de la deuxième ville d'Irak, dernier grand bastion des djihadistes de l'EI.

L'opération lancée par les forces irakiennes en est jeudi à sa cinquième journée. Appuyées par la coalition internationale sous commandement américain, les troupes irakiennes ont consolidé leurs positions.

Leur premier objectif est d'occuper l'aéroport désaffecté et l'ancienne base militaire adjacente. Leur contrôle ouvrirait la voie à un assaut sur la périphérie sud-ouest, à proximité des rives du Tigre, le fleuve qui coupe Mossoul en deux.

Depuis dimanche, les forces irakiennes ont repris un important poste de contrôle sur l'autoroute reliant Bagdad à Mossoul par le sud, ainsi que le village d'Al-Bousseif, qui surplombe l'aéroport et le sud de la ville dont s'était emparé l'EI en juin 2014.

Des convois militaires américains se sont dirigés mercredi vers cette localité, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Quelque 450 conseillers militaires américains, la plupart membres des forces spéciales, se trouvent actuellement en Irak pour soutenir l'assaut sur Mossoul.

Tirs sur des soldats américains

Le colonel John Dorrian, porte-parole de la coalition, a indiqué mercredi que les soldats américains "avaient essuyé des tirs en différentes occasions". "Ils ont riposté en différentes occasions, dans et autour de Mossoul", a-t-il dit, sans vouloir préciser s'il y avait eu des blessés. Il parlait aux journalistes par vidéoconférence depuis Bagdad.

Une source militaire a ensuite indiqué à la chaîne de télévision CNN que plusieurs militaires américains avaient nécessité une évacuation médicalisée du champ de bataille.

Il resterait "quelque 2.000" djihadistes dans Mossoul-ouest, selon un responsable américain du renseignement. Leur nombre était estimé à entre 5.000 et 7.000 avant le début de l'offensive le 17 octobre.

Aucune opération majeure n'était prévue dans la journée de mercredi en raison de la visite des ministres irakiens de l'Intérieur à Al-Bousseif et de la Défense sur la ligne de front.

Les avancées des derniers jours ont permis à des centaines de civils de fuir les villages reconquis. "Environ 480 personnes déplacées de la zone d'Al-Yarmouk sont transférées dans des zones libérées plus au sud", a annoncé la police fédérale.

Des combats se poursuivent plus à l'ouest entre les djihadistes et le groupe paramilitaire des Hachd al-Chaabi près de Tal-Afar, ville encore sous le contrôle de l'EI entre Mossoul et la frontière syrienne.

Les Hachd al-Chaabi, une coalition essentiellement composée de milices chiites, ont indiqué avoir tué plusieurs jihadistes et fait sauter au moins quatre voitures piégées près de Ain al-Tallawi.

Lorsqu'elles auront pris le contrôle de l'aéroport, les troupes auront ensuite à affronter les djihadistes dans les rues étroites de la vieille ville de Mossoul, sur la rive ouest.

Menaces de l'EI

L'ONU et les ONG s'inquiètent pour les quelque 750.000 personnes présentes à Mossoul-ouest, dont près de la moitié sont des enfants. Leurs conditions de vie sont de plus en plus précaires dans cette zone désormais coupée de l'extérieur et privée d'approvisionnement.

"Les combattants de Daech ont occupé tous les hôpitaux et ils sont désormais les seuls à pouvoir être soignés", a déclaré par téléphone à l'AFP un employé de l'hôpital Al-Jamhuri, dans l'ouest de Mossoul, en utilisant un acronyme arabe de l'EI.

Selon des sources médicales et des habitants s'exprimant de Mossoul-ouest sous le couvert de l'anonymat, les plus faibles commencent à mourir de malnutrition et du manque de médicaments.

Un mois après sa reprise par les forces irakiennes, la sécurité de la partie orientale de Mossoul reste précaire et plusieurs attentats ont frappé des zones "libérées".

Mercredi, des habitants ont trouvé des brochures de l'EI sur le seuil de leur porte leur intimant de "quitter la ville le plus vite possible". "Rester vous expose à la mort et vous serez une cible légitime" pour les combattants, avertissent ces brochures.

Quelque 50.000 des 220.000 personnes ayant été déplacées lors des premiers mois de l'offensive sont rentrées chez elles. Mais d'autres continuent de fuir les zones récemment reprises à l'EI, par crainte des représailles.

Avec AFP

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