"Au titre de la semaine qui va courir à compter du 9 mai 2016, l'Union sacrée pour la patrie va saisir le Parlement, l'ultime étape, avant de se retourner vers le peuple souverain, pour prendre rendez-vous avec l'histoire", affirme un communiqué de l'USP.
Sur VOA Afrique, Moukagni Iwangu, un leader de l'USP précise "qu'il s'agit d'une saisine effective que l'union sacrée a décidé d'engager pour édifier l'opinion à la fois nationale et internationale sur le déni de justice qui gouverne et prévaut au Gabon." Selon lui même le parlement est dominé par le parti au pouvoir, "il ne s'agit pas d'un débat de majorité ou de minorité mais un débat de vérité."
Le 23 avril, cette coalition, qui regroup la plupart des partis d'opposition et des ONG de la société civile, avait donné deux semaines au chef de l'Etat Gabonais pour retirer sa candidature à l'élection présidentielle prévue fin août ou démissionner de ses fonctions, faute de quoi elle saisirait le Parlement pour obtenir sa destitution.
En cas de nouvel échec, l'USP a prévenu qu'elle en appellerait "au peuple" pour faire partir le président.
Les détracteurs d'Ali Bongo l'accusent d'avoir menti à propos de ses origines, et d'être un enfant nigérian adopté par le défunt président Omar Bongo durant la guerre du Biafra, ce qui pourrait l'empêcher de briguer un nouveau mandat.
Selon la Constitution, il faut être né Gabonais pour prétendre à la magistrature suprême. Le journaliste Français Pierre Péan a publié récemment un brulot sur les origines d'Ali Bongo.
Cette polémique autour de l'état-civil d'Ali Bongo s'étale depuis bientôt un an dans la presse gabonaise et a fait l'objet de plusieurs procédures judiciaires en France et au Gabon.
La présidence a, de son côté, régulièrement démenti de telles assertions. Pour Ali Bongo dans une récente interview à Voa Afrique cette question prouve encore une fois l'absence programme politique de l'opposition gabonaise.
Le chef de l'Etat, élu en 2009 après le décès de son père, a été investi récemment par le Parti démocratique gabonais (PDG) pour se présenter à un deuxième mandat.
Plusieurs personnalités de l'opposition ont déjà annoncé leur candidature, comme Jean Ping, ancien président de la Commission de l'Union africaine, Guy Nzouba Ndama, l'ex-président de l'Assemblée nationale dont il a démissionné en mars, ou l'ex-Premier ministre Raymond Ndong Sima.
A quatre mois de la présidentielle et dans un contexte de nombreuses dissensions et guerres d'egos au sein de la majorité comme de l'opposition, le médiateur de la République, Laure Olga Gondjout, a appelé samedi à l'apaisement au sein de la classe politique, déplorant une crise "morale, sociale, économique et politique" dans le pays.
"Le discours politique est d'une virulence ahurissante, la haine de l'autre a remplacé le débat démocratique", a-t-elle affirmé après une série de consultations politiques, soulignant également "la crise sociale avec son cortège d'inégalités, d'exclusions et d'injustices".
Avec AFP